L’ancien chef de l’Etat uruguayen Tabaré Vazquez (2005-2010, puis 2015-2020), oncologue de formation et champion de la lutte anti-tabac, est mort dimanche à 80 ans d’un cancer du poumon, a annoncé sa famille.
INTERNATIONlAL-“C’est avec une profonde douleur que nous annonçons la mort de notre père chéri”, ont écrit ses enfants Álvaro, Javier et Ignacio Vázquez, en soulignant qu’il s’agissait d’une mort “naturelle” provoquée par sa maladie.
L’ancien président est décédé “alors qu’il se reposait dans son foyer entouré de parents et amis”, a précisé sur twitter son fils Alvaro. “Nous voulons au nom de la famille remercier tous les Uruguayens pour l’affection qu’il a reçue pendant de si nombreuses années”, a-t-il ajouté.
Les obsèques de l’ancien président auront lieu dimanche après-midi dans la plus stricte intimité familiale en raison de la pandémie.
Sa famille a appelé les Uruguayens à suivre à la télévision le convoi funèbre qui doit quitter la mairie de Montevideo – M. Vazquez a été également maire de la capitale de l’Uruguay – et se rendre au cimetière de La Teja, quartier de l’ancien chef d’Etat.
Son médecin personnel avait annoncé en août 2019 que M. Vazquez, alors président, souffrait d’un cancer du poumon tout en soulignant que cette maladie ne l’empêchait pas d’exercer ses fonctions.
Tabaré Vazquez a gouverné par deux fois l’Uruguay sous l’étiquette du Frente amplio (FA, gauche). Son premier mandat de 5 ans s’était déroulé de 2005 à 2010 et le deuxième du 1er mars 2015 au 1er mars 2020.
L’oncologue s’est illustré en faisant du pays en 2006 le premier d’Amérique latine, et le cinquième au monde, à bannir la cigarette des lieux publics.
Un combat qui avait une résonance personnelle pour Tabaré Vazquez, marqué par la mort, entre 1962 et 1968, de sa soeur, sa mère et son père d’un cancer.
Plus récemment, il avait perdu son épouse Maria Auxiliadora Delgado, décédée fin juillet 2019 à 82 ans.
Au fil des ans, l’arsenal législatif s’est étoffé, imposant des messages d’avertissement de plus en plus grands sur les paquets ou interdisant toute publicité dans les points de vente ainsi que l’appellation “light”.
En raison de ces mesures, la multinationale Philip Morris a déposé en 2010 un recours contre l’Uruguay devant une cour d’arbitrage internationale, réclamant 25 millions de dommages et intérêts à ce petit pays de 3,3 millions d’habitants.En 2016, la justice a donné raison à l’Uruguay.
Maderpost/ AFP