Le collectif des amicales de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) s’est réuni ce lundi, pour revendiquer leurs droits qui sont assez souvent bafoués par les forces de l’ordre et les repressions subies dans les manifestations. Face à la presse, ces étudiants ont dénoncé également la mort de leur camarade étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), du nom de Alpha Yoro Tounkara, vendredi dernier, lors des protestations contre le report de la présidentielle.
UCAD – « Je commencerai par m’interroger est-il devenu un crime d’être étudiant au Sénégal ?
L’ensemble de nos droits les plus fondamentaux sont bafoués de jour en jour. On a convoqué la presse et à notre grande surprise les policiers ont barricadé l’entrée de l’université. Nous pensons qu’en tant que étudiants nous avons notre droit de nous exprimer librement, pacifiquement et sans violence. En connivence avec les autorités universitaires c’est eux, les instigateurs de la violence au niveau du campus de l’Ucad. Mis à part cela, nous nous inclinons devant la mémoire de notre camarade Alpha Yoro Tounkara tombé au front. Quelque soit la cause aucun individu ne mérite la mort pour avoir défendu ses droits et libertés » a exprimé Ibrahima Ndoye Coordonnateur des écoles et instituts, aussi membre du collectif.
Ainsi dans la même ordre d’idées, le Président de la commission sociale de la Fsjp (Faculté des sciences juridiques et politiques) Babacar Seck a déploré la pénible situation estudiantine et exige que les responsabilités soient situées.
« Nous présentons nos condoléances à la famille de Alpha Yoro Tounkara qui a perdu la vie lors des manifestations. C’est un acte ignoble que nous dénonçons. On a ni la paix, ni la sécurité ni la stabilité nous les étudiants de l’Ucad et du Sénégal. Chaque jour que Dieu fait depuis 9mois on vit un calvaire inexplicable si ce n’est pas la prison, c’est le massacre des étudiants comme ce fut le cas de Bassirou Faye en 2024, Mamadou Diop (2012), Fallou Sene (2018) et aujourd’hui Tounkara mais jusqu’à quand ? Nous disons à l’État du Sénégal que ça suffit », s’est indigné Babacar Seck tout en demandant que justice soit faite pour que ces actes ne restent point impunis.
En outre, le collectif a lancé un message aux autorités afin qu’une reprise des cours se tiennent dans les jours à venir.
« Concernant la situation pédagogique, cela va faire bientôt 10 mois que nous ne parvenons pas à faire cours convenablement, une situation alarmante. Vous avez entendu le protocole d’accord qu’on avait eu avec les autorités universitaires qui n’ont pas tenu leur parole ni leur engagement et l’ensemble des mesures qui ont été prises de juin à aujourd’hui, c’est nous les initiateurs qui le leur avons proposé. Nous faisons un appel solennel aux autorités universitaires et étatiques afin qu’ils mettent en place des mesures de sécurité idoines au plus tard au mois de Mars pour que nous puissions revenir en présentiel et ainsi terminé notre année universitaire” a déclaré Ibrahima Ndoye.
Par ailleurs le collectif appelle les étudiants de l’Ucad à se mobiliser pour un sit-in qu’il prévoit d’organiser dans la semaine pour manifester contre les torts et injustices que subissent les étudiants.
Maderpost / SGS stagiaire