Est-il seulement possible de conjuguer l’action du Président Macky Sall à l’imparfait en cette semaine finissante de l’année 2022 ? Sans ambages, je réponds : « Non ! ». Avant tout, parce qu’il est le président de la République en exercice. Je n’aime pas parler de politique mais il est bon, parfois, de se mêler de « ceux qui ne nous regardent pas » (les tenants du pouvoir). Car de plus en plus, le désamour entre acteurs politiques contamine d’autres couches de la population et pollue l’atmosphère, hélas !
TRIBUNE – Que les politiques jouent à « Je te tiens, tu me tiens.. », -vous savez, la comptine qui autorise les claques- ou à « Ali Baba et les 40 voleurs » (sous nos tropiques, leur nombre devient exponentiel), c’est leur malédiction ! Mais comment comprendre l’acharnement de certains observateurs sur ces rappeurs qui ont rencontré le chef de l’État ? Ces acteurs culturels n’ont pas besoin de l’onction de leurs pourfendeurs pour discuter avec l’autorité qu’incarne Macky Sall de leur vécu, leur vision, leurs opinions et leurs projets. Rappeurs ou promoteurs culturels, ils sont citoyens de ce pays et, à ce titre simplement, ont le droit de dialoguer avec le Président. Bien plus, leurs voix portent souvent plus loin que celles des élus. Ce propos ne porte donc pas sur le fond, mais sur la forme. Qui, parmi ceux qui clashent Xuman et ses potes reçus en audience au palais de la République, oserait refuser de déférer à l’invitation du Président ?
Tant que le dialogue est possible, encourageons-le !
Notre société est réputée pour sa tradition du dialogue, des échanges, des discussions au sein des familles et des communautés, pour trouver une solution à un problème quelconque ou parvenir à un consensus. Par conséquent, toute rencontre ou discussion entre le chef de l’État et toute autre partie ne fait que perpétuer cette vieille tradition sénégalaise que nous avons toujours célébrée et protégée. Chacun est libre cependant d’émettre son avis sur les résultats d’une telle rencontre. Par contre, critiquer, voire s’opposer à sa tenue, est inacceptable sous peine de remettre en cause une valeur fondamentale de notre société. Tant que le dialogue est possible, encourageons-le ! Tous les peuples n’ont pas ce privilège qui est un gage de stabilité. C’est surtout en se parlant et en s’écoutant qu’on pourra préserver la paix et la cohésion au Sénégal, même s’il reste vrai, comme disait le doyen Ibrahima Bakhoum, il y a bientôt 25 ans, que « les chemins qui mènent à l’enfer peuvent être pavés des plus louables intentions ».
Ne nous laissons pas manipuler par la haine gratuite, la peur de l’inconnu. Apprenons plutôt à panser nos maux avec des mots, à penser ces mots avant de les prononcer. Comme les rappeurs, quoi. Sachons raison garder, interroger les actes avant de les condamner. L’air infect qui circule dans le pays n’étouffe pas quelques-uns pour épargner les autres. Il asphyxie tout autant les pragmatiques et les marchands de sommeil, les bosseurs et les branleurs. Croyez-moi, le Sénégal a certainement d’autres urgences à gérer. Si en 2022, des compatriotes croient encore que le raccourci pour la richesse, c’est le vol (détournement) ou la multiplication de billets, alors le chemin reste long vers l’émergence. Et d’autres viendront promettre, pire que Koukandé, de ressusciter Moïse pour qu’il sépare, non pas la Mer Rouge, mais l’océan Atlantique en deux.
Cessons les enfantillages et mettons-nous au travail, parce que « ligeey mo yorr reew » (c’est par le travail qu’un pays se développe), ainsi que le chante Youssou Ndour. L’élégance suppose aussi de ne pas douter de la bonne foi d’autrui à tout bout de champ…
Maderpost