MIGRATION -Les autorités et les 5 828 habitants de l’île sicilienne se sentent débordées et abandonnés. Près de 15 000 migrants y ont débarqué depuis le début de l’année, contre moins de 4 000 durant la même période en 2019. Face à l’inertie du gouvernement, après la trentaine d’arrivées d’embarcations au cours du week-end, et celle de 49 migrants fragiles récupérés par les garde-côtes à bord du Louise Michel, le maire de Lampedusa, Totò Martello, veut proclamer une grève générale à partir de ce lundi.
Les dernières arrivées sont celles de 370 migrants à bord d’un vieux bateau de pêche de 300 tonnes qui n’a pas été intercepté en mer par Frontex, l’agence européenne des frontières. L’embarcation a été secourue in extremis par les gardes- côtes de Lampedusa.
Mais désormais la petite île n’en peut plus d’accueillir des dizaines d’embarcations par jour, provenant principalement des côtes tunisiennes. Le centre d’accueil abrite actuellement 1 400 migrants pour une capacité maximum de 200 places. Et le gouvernement se terre dans le silence.
D’où cette menace sans précédent du maire de Lampedusa Totò Martello, un homme de gauche élu en 2017 : « Si le gouvernement a décidé que Lampedusa doit devenir un hub nous entamerons une grève générale et nous allons même refuser de laisser accoster les embarcations, refuser l’accostage des embarcations. »
Rome n’a pas réagi davantage à l’accident d’un bateau de migrants dont le moteur a explosé au large de Crotone, en Calabre, faisant 3 morts parmi les 34 passagers, et plusieurs blessés dont deux policiers qui participaient aux opérations de sauvetage.
Maderpost/ RFI