Sur l’île de Grande Canarie, plus de 18 000 migrants sont arrivés depuis mars en grande partie à cause de la pandémie. Dans la municipalité de Mogán, qui vit presque exclusivement du tourisme, les habitants craignent que ce drame ne nuise à leur image.
EMIGRATION-Ce dimanche, à Puerto Rico, environ un millier d’habitants défilent pour protester contre l’absence de touristes, qui font vivre toute la zone, et la présence de migrants subsahariens ou marocains, logés dans dix hôtels de la bourgade. « Les hôtels ne sont pas des centres d’accueil », dit une banderole.
Charo est serveuse dans un restaurant. Elle touche le chômage technique et elle est en colère. Sa rage est très émotionnelle. « Pourquoi les immigrants sont dans les hôtels et nous, les Canariens, on meurt de faim ? », demande-t-elle.
Mauvaise image ?
Toute la municipalité vit presque uniquement du tourisme avec un million de visiteurs dans l’année pour 20 000 habitants. Du fait de la pandémie, le taux d’occupation n’est plus que de 8 %. Mais les Canariens sont persuadés que le fait que 7 000 migrants dans toute l’île et des centaines à Puerto Rico soient temporairement logés dans des hôtels, donne une mauvaise image à la bourgade et dissuade les tours-opérateurs et les visiteurs.
« On demande qu’on régule la situation, car la solution donnée fait une mauvaise réputation à notre commune », estime David Rodriguez, un élu municipal. Dans l’île, tout le monde est d’accord pour dire que les migrants ne peuvent rester éternellement dans les hôtels et que le gouvernement devrait se dépêcher d’aménager des camps, comme il l’a promis.
Mais en même temps, selon la Fédération des hôtels, rien pour l’instant ne prouve que la présence des migrants soit un facteur aggravant pour la fréquentation touristique.
Maderpost/ Noovel.fr