La division des investigations criminelles (DIC) s’est automatiquement mise au travail dans cette affaire de meurtre présumé d’Aziz Dabala à Pikine Technopole. Après la découverte des corps sans vie du danseur et acteur ainsi que du jeune de 17 ans répondant au nom de Waly, les enquêteurs tiennent déjà une piste avec des retraits Wave de 5000 Fcfa effectués sur le compte d’Aziz Dabala bien après l’heure signalée du décès. Ils ont mis la main sur les nommés Serigne Sarr, Oumar Guèye puis Assane Diaw en dernier lieu.
DIC – À la question des enquêteurs pour savoir comment ils ont pu avoir le code, les trois s’accusent mutuellement. N’empêche, révèle Libération, « le bornage de leurs téléphones révèlent qu’ils étaient tous les trois dans l’appartement au moment du double homicide ». Aussi, les éléments techniques établissent la présence sur les lieux de deux autres personnes en l’occurrence Mamadou Lamine Diaw et un des parents de Ousseynou Diaw, cueillis tous les deux à Touba.
Transféré à Dakar, Mamadou Lamine Diaw dit Modou Lô qui prétendait avoir agi seul lors d’un bref interrogatoire, change littéralement de version. À Touba, apprend Libération, il avait confié qu’il était venu demander de l’argent à Aziz Dabala. Et que suite à une altercation, il l’aurait tué avant de poignarder aussi le jeune Waly surpris dans sa chambre. Mais, devant les enquêteurs de la Dic, Mamadou Lamine Diaw a dit qu’il n’a pas agi seul et précisé même que l’arme du crime (un couteau) lui aurait été remis par Ousseynou Diaw, ce que ce dernier nie. Dans tous les cas, Mamadou Lamine Diaw reconnaît la préméditation puisqu’il dit être venu dans l’appartement avec un couteau. Il a encore évoqué cette histoire d’argent qu’il demandait à Aziz Dabala pour acheter une ordonnance à sa mère avant de parler des propositions d’actes contre nature qu’il aurait refusés lors de cette demande, non sans accuser les défunts d’être un « couple homosexuel ». Hier, au moment où nous nous mettions sous presse, il était encore entendu sur cette dernière déclaration.
Dans cette affaire qui comporte beaucoup de zones d’ombre et que les enquêteurs tentent d’éclairer, il faut dire que l’arrestation de la danseuse Nabou Lèye, connue comme étant une amie d’Aziz Dabala, a surpris plus d’un.
Pourquoi Nabou Lèye a été entendue et placée en garde à vue
Mais cette dernière été confondue par une preuve technique irréfutable. Entendue dans un premier temps comme témoin, Nabou Lèye avait affirmé que le soir des faits, elle était partie à un Thiant avec Aziz Dabala. Moins d’une heure après, elle affirme avoir déposé Aziz Dabala chez lui avant de prendre un taxi. À 22 heures, elle prétend qu’elle est rentrée chez elle ne serait pas ressortie. Problème : son portable bornait dans l’appartement d’Aziz Dabala au moment où elle disait dormir. Interpellée sur cette vérité scientifique, elle a été incapable de livrer la moindre explication. Pour les enquêteurs, il est clair que Nabou Lèye est venue dans l’appartement pendant ou après le double meurtre.
Sur la base de preuves techniques irréfutables, les limiers de la Dic ont aussi découvert que Nabou Lèye a déposé Aziz Dabala, en cours de route (vers Nietti Mbaar) et non chez lui. Et que de là, Aziz Dabala a été suivi jusqu’à chez lui par Mamadou Lamine Diaw, Ousseynou Diaw, Assane Diaw et une quatrième personne activement recherchée. Si Aziz Dabala était la cible principale de ce qui ressemble à une exécution préméditée, Waly apparaît comme un dommage collateral dans cette sordide affaire.
L’autre constat révélé par les réquisitions est que tous les 6 interpellés ont, à plusieurs reprises, échangé au téléphone le jour des faits et qu’ils étaient tous sur les lieux du crime pendant ou après les faits. Mieux, ou pire, durant toute la journée, Serigne Sarr appelait avec instance Nabou Lèye que les enquêteurs soupçonnent d’avoir « livré » Aziz Dabala avant de faire semblant de découvrir les corps sans vie mardi soir. L’enquête suit son cours…
Maderpost / Dakaractu