«Il n’y a pas d’atrocité plus machiavélique que de tuer un nouveau-né, cette femme incarne la cruauté sous la forme la plus hideuse et la plus diabolique,» C’est l’avis du procureur sur l’accusée Mariama Ndiaye. Jugée hier lundi, pour le crime d’infanticide, l’accusée risque 20 ans de réclusion criminelle.
DRAME – Enceinte des œuvres de son copain, la fille, âgée d’une vingtaine d’années, s’est débarrassée de son nouveau-né de la manière la plus atroce. Après avoir donné naissance à un bébé de sexe masculin, la femme de ménage a posé une brique de ciment sur le ventre du bébé, avant de s’y tenir debout et de peser jusqu’à ce mort s’ensuive. Placée sous mandat de dépôt depuis le 20 Mars 2019, l’accusée a été jugée hier, à la chambre criminelle de Dakar, après 2 ans détention provisoire. Les faits remontent à la nuit du 14 au 15 mars 2019, chez sa patronne à Mermoz. Cette nuit- là, l’accusée ayant eu de vives contractions et sentant perdre les eaux vers 5h du matin, s’est retirée discrètement à la terrasse où elle a pu accoucher sans assistance. Après avoir mis au monde un bébé de sexe masculin, elle pose une brique sur le corps du bébé, avant de s’y tenir debout dessus et de presser ainsi le bloc de ciment sur le corps frêle du nourrisson qui ne trépassera atrocement. Sans crier gare, elle retourne dans l’appartement de sa patronne, affichant une mine naturelle. Toute la matinée, Mariama a, comme si de rien était, vaqué à ses occupations. Le corps sans vie du nourrisson sera découvert vers 12 heures par un occupant de la maison. Criant à gorge déployée, il a alerté toute la maisonnée. Personne n’étant au courant de sa grossesse, elle avait réussi à dissimuler son état, mais son attitude bizarre de la veille a éveillé des soupçons chez la petite-sœur de sa patronne avec qui, elle dormait dans le salon. Selon cette dernière, elle se tordait de douleur pendant toute la nuit et s’était absentée quelques minutes avant de revenir toute effrayée. Se rendant à l’évidence, elle en a parlé à son frère. Reconnaissant son acte face aux enquêteurs, Mariama se dédit devant le juge d’instruction, affirmant que le bébé est né sans nombril. A sa naissance, il a crié 3 fois, mais son cœur avait cessé de fonctionner quelques minutes après. Prise de panique, elle dit l’avoir abandonné à la terrasse, incapable de continuer à le regarder. Devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar, l’accusée a observé hier, la même ligne de dénégation. Elle explique que son amant était prêt à reconnaître la paternité, mais qu’elle avait honte d’infliger le déshonneur à ses parents «Toutes mes 3 sœurs ont eu des grossesses hors mariage. Je l’ai fait pour ne pas encore froisser mes parents», a-t-elle confié tristement. Des excuses qui sauraient prospérer, selon le procureur de la République qui ne s’explique pas la cruauté de l’acte. Le crime d’infanticide étant établi, le parquet a requis 20 ans de réclusion criminelle. L’affaire est mise en délibéré le 22 novembre prochain.
Maderpost / Igfm