En prélude à la 10e revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence, le ministère de l’Education nationale (Men) a tenu, ce lundi aux Sphères ministérielles de Diamniadio, sa 4ème revue interne. La rencontre, qui a réuni tous les responsables du pilotage du système éducatif, a permis de faire l’évaluation des recommandations de l’année dernière et établir des projections pour 2023.
EDUCATION – Le ministère de l’Education nationale (Men) a tenu, ce lundi aux Sphères ministérielles de Diamniadio, sa 4ème revue interne alors que se profile la 10e revue sectorielle du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence pour l’éducation et la formation (Paquet-Ef).
C’est une rencontre d’échanges et de partage qui a réuni le staff du ministère de l’Education nationale, les directeurs et chefs de service. L’objectif est d’analyser, ensemble, la portée de la mise en œuvre des grands axes de la politique éducative durant l’année 2022 et jeter les bases des actions majeures pour l’année 2023-2024. « La présente édition se tient aussi à une étape cruciale marquée par l’évaluation de la phase 2018-2022 de notre programme sectoriel, le Paquet-Ef. Cet exercice constitue ainsi une réelle opportunité pour consolider le renouveau de notre système éducatif avec la formulation de la prochaine phase », a indiqué la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
Cette revue interne constitue également un espace de dialogue, de gestion avec les différents responsables de programme sur leurs performances, conformément à l’esprit du Budget-programmes. Elle permet enfin de mieux préparer la contribution du ministère de l’Education nationale au bilan du secteur en vue de la prochaine rencontre sectorielle, qui sera tenue incessamment.
Hausse continue du taux de réussite aux examens et du budget
A travers les différentes présentations des programmes et les échanges approfondis qu’elles ont suscités, les différents acteurs ont noté avec satisfaction les bonnes performances du département et les efforts considérables consentis pour transformer en résultats les ressources mises à disposition en 2022. Pour le bilan des différents programmes, en 2022, des avancées significatives sur des indicateurs-clés ont été notées. Il s’agit du taux brut de scolarisation qui a connu une amélioration sensible au préscolaire de 17, 70 à 18, 20%, au moyen de 51, 50% à 52, 10% et au secondaire où une performance de 37, 70% a été réalisée. Selon la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, Mme Khady Diop Mbodji, ces avancées sont liées aux infrastructures de qualité et de proximité réalisées à tous les niveaux afin de renforcer l’équité dans l’accès. Plusieurs indicateurs attestent également des progrès significatifs durant l’année écoulée.
L’amélioration du taux d’achèvement de l’enseignement moyen (78, 70%), la baisse du taux d’abandon et le relèvement du taux de promotion à l’élémentaire et au moyen suite à des programmes de remédiation, de maintien, de dotation en matériel scientifique et d’atténuation de la vulnérabilité dans les zones défavorisées.
Il y a aussi les taux exceptionnels de réussite aux examens certificatifs enregistrés au Cfee 73, 80% contre 62, 14 en 2021, au Bfem de 70, 38% contre 67, 96 et au Bac de 52% contre 45, 30. Au niveau de l’Education de base des jeunes et des adultes, (Ebja), l’augmentation du pourcentage de daaras modernes construits par rapport aux besoins (67%) et du nombre d’enseignants recrutés et formés par rapport aux besoins (130 contre 32) ont renforcé l’environnement devenu plus propice à l’épanouissement et à la réussite des apprenants des daaras modernes.
Concernant le pilotage, la poursuite du processus de renforcement de capacités des acteurs pour la mise en œuvre des Budgets-programmes, le niveau de dématérialisation des procédures administratives et l’allocation du budget de fonctionnement à partir de critères d’équité définis ont renforcé la qualité et la transparence de la gestion du système.
En ce qui concerne la programmation pour l’année 2023, le budget s’élève à 825, 6 milliards contre 648, 9 milliards en 2022, soit un accroissement de 21, 40%. Il s’agit d’une progression sans précédent par rapport à 2022 où il y avait seulement 9, 39% d’accroissement. Sur ce budget, indique la Secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, la contribution de l’Etat s’élève à 92, 47% et celle des partenaires techniques et financiers à 7, 53%.
En dépit de toutes ces performances, il faut reconnaître que le bilan est aussi marqué par de réels défis à relever. En particulier la baisse du Taux brut de scolarisation (Tbs) à l’élémentaire qui est liée notamment à une forte évolution de la population scolarisable, la baisse du taux d’achèvement à l’élémentaire et au secondaire et l’augmentation du taux d’abandon au moyen et au secondaire liées à l’existence d’un nombre important d’écoles et d’établissements à cycle incomplet, le faible rythme de construction de daaras modernes malgré la légère hausse de l’indicateur en 2023, l’indice de parité en baisse au niveau du moyen malgré les acquis réalisés à l’élémentaire, le déficit en données sur les seuils de performance au préscolaire pour un meilleur suivi avec l’évaluation des acquis au préscolaire à mettre en place, la faiblesse des budgets alloués aux programmes préscolaires et l’Ebja et la taille de la part de budget octroyée à l’investissement qui ne favorisent pas le renforcement de la qualité.
Les défis à relever
Ces contreperformances constituent ainsi des points d’attention à prendre en charge prioritairement dans les prochaines interventions du ministère.
C’est dans cette perspective que Mme Khady Diop Mbodji a engagé l’ensemble des acteurs, à tous les niveaux, à mettre en œuvre les recommandations suivantes : favoriser l’accès dans le système éducatif en renforçant la carte scolaire, la diversification de l’offre et la sensibilisation, notamment dans les zones en retard de scolarisation, renforcer les stratégies d’encadrement des élèves en difficulté (les plans de remédiation), notamment dans les zones vulnérables, renforcer le dispositif de prise en charge des élèves dans les mathématiques et les sciences, et élargir le réseau d’établissements scientifiques, accélérer la mise en place d’un réseau de daaras modernes pour accompagner la diversification de l’offre, notamment dans les zones à faible accès, systématiser le suivi des seuils de maîtrise à tous les niveaux à travers une politique cohérente d’évaluation, renforcer le déploiement du numérique éducatif pour mieux accompagner l’équité, l’efficacité et l’efficience du système, renforcer le système d’information et de gestion de l’éducation, notamment pour le non-formel, pour un meilleur pilotage du système éducatif, accompagner les programmes préscolaire et l’Ebja à travers des mesures de renforcement budgétaire et la mise en place de projets porteurs d’investissements, et mettre en place un dispositif efficace de suivi-évaluation de la mise en œuvre de l’ensemble des recommandations de la présente revue.
Maderpost / Le Quotidien