SOCIETE – La Coalition nationale des OSC en faveur de l’abandon du mariage d’enfants appelle le gouvernement à « mettre en place un cadre juridique et politique favorable, y compris une législation qui fixe à 18 ans l’âge minimum requis pour le mariage des filles ».
Elle demande également aux nouvelles autorités de « s’investir dans des progrès significatifs pour mettre fin au mariage d’enfants pour atteindre les ODD, notamment ceux liés à la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à la santé, à l’éducation, à l’égalité des sexes, à la croissance économique, à l’action climatique, ainsi qu’à la paix et à la justice ».
Pour la CONAME, il faut « accroitre les investissements financiers pour transformer les normes de genre, garantir l’accès et le maintien des filles à l’éducation et aux services de santé, s’attaquer à la pauvreté et réduire les inégalités économiques ».
De plus, elle estime qu’i faut « renforcer la participation des enfants, en particulier des filles à travers des approches collectives et transformatrices en matière de genre, de leadership significatifs et inclusifs pour mettre fin au mariage des enfants et conduire un changement sociétal positif ».
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée de l’Enfant africain, inscrit sous le thème « L’éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue », la Coalition nationale des organisations de la société civile pour l’abandon du mariage des enfants du Sénégal « souhaite » réitérer son engagement à « œuvrer pour un Sénégal sans mariage d’enfants et appeler l’État, les communautés et les enfants à s’investir davantage à mettre fin la pratique du mariage des enfants qui, dans de nombreuses régions du Sénégal, condamne les filles à devenir des épouses et des mères à un âge où elles devraient jouer et aller à l’école » .
De manière significative, les constats et conclusions des rapports font état d’un fort taux de prévalence des mariages d’enfants au Sénégal. 30,5% chez les femmes âgées entre 20 et 24 ans, 31% chez les filles qui se seraient mariées avant leur 18ème anniversaire et 9% avant l’âge de 15 ans.
https://maderpost.com/grossesses-et-mariages-precoces-les-inquietants-chiffres-impact-covid/« C’est dans ce contexte que la CONAME a accompagné l’État du Sénégal dans sa volonté de réduire le taux de prévalence du mariage des enfants à 22,2% à travers le plan d’action national pour mettre fin au mariage des enfants et a déployé de nombreuses campagnes pour mobiliser l’opinion publique et appeler les autorités à éradiquer le mariage des enfants », fait elle savoir.
Parallèlement, la CONAME a mené un travail de plaidoyer et d’apprentissage afin d’informer et de galvaniser à travers une vision commune d’un Sénégal sans mariages d’enfants et de provoquer les changements qui s’imposent.
La coalition se dit consciente que ces pratiques qui prévalent au Sénégal, telles que le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, le travail des enfants, la mendicité des enfants et d’autres, « empêchent les enfants de jouir de leur droit à l’éducation ».
« L’impact de l’insuffisance des services en santé de la reproduction sur la pleine jouissance du droit à l’éducation s’observe de manière frappante dans les régions du Sénégal », dit-elle encore.
Maderpost