La double attaque du 30 novembre au 1er décembre s’est produite à moins de 300 kilomètres de la frontière sénégalaise.
BAMAKO – Des véhicules et motos calcinés, des douilles de fusil d’assaut. C’est la scène hideuse laissée par des hommes armés qui ont fait une incursion dans la nuit de mercredi à jeudi à Yélimané, à 600 kilomètres, à l’ouest de Bamako, dans la région de Kayes et non loin de la frontière avec la Mauritanie.
Plusieurs sources locales font état de deux attaques ayant ciblé le poste de douane de la ville et le camp des Forces armées maliennes (Fama). Selon les mêmes sources, ce double assaut aurait fait deux victimes dont un militaire et un civil. La réaction des autorités maliennes est attendue suite à cet incident que beaucoup d’observateurs de la crise sécurité au Mali attribuent aux jihadistes.
Depuis quelques années, la Katiba du Macina, composante du Groupe de soutien à l’Islam (GSIM) affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), évolue vers l’ouest du Mali depuis son bastion du centre. Cette stratégie expansionniste s’articule autour de prêches dans les villages des régions de Kayes et de Koulikoro.
Alors que les premières prédications remontent à 2016, c’est à partir de mai 2020 que les hommes d’Amadou Kouffa ont installé une base entre Diéma et Yelimané, sous la direction du jihadiste Abou Abderahman, responsable de la zone de Nampala. Mais cela passe aussi par des attaques contre les représentants de l’Etat.
En août 2020, deux gendarmes ont été tués dans l’attaque de la brigade territoriale de Sandaré, dans le cercle de Nioro du Sahel. Quelques jours après, trois soldats maliens sont tombés dans une embuscade à Guiré, dans le cercle de Nara. Le 29 août dernier, des jihadistes présumés ont attaqué le poste de sécurité de Hamdallaye, dans le cercle de Kéniéba. Ces opérations de la Katiba du Macina ne sont pas uniquement une source d’inquiétude pour le Mali.
Le Sénégal qui a réussi jusque-là à contenir l’insurrection jihadiste dans le Sahel au niveau de ses frontières, va redoubler de vigilance en raison de sa proximité avec localités ciblées par les jihadistes dans la région ouest du Mali. A ce titre, les autorités sénégalaises ont décidé de renforcer la sécurité à la frontière avec le Mali, en établissant des camps militaires mais aussi en insistant sur la coopération avec le Mali et la Mauritanie pour des actions communes préventives contre les groupes jihadistes.
Maderpost / APAnews