La page est tournée. Il y a un mois, un différend abîmait la relation entre Sanofi et l’État. Le laboratoire assurait alors qu’il fournirait un éventuel vaccin contre le Covid-19 en priorité aux États-Unis, qui avaient investi plus de 30 millions de dollars dans la recherche pour celui-ci. Depuis, le groupe est revenu sur ses propos. Ce mardi, Emmanuel Macron a montré que ce malentendu était oublié en se rendant sur le site de Sanofi Pasteur à Marcy-l’Étoile, pour y faire des annonces.
VACCIN – Avant la prise de parole du Président, le laboratoire français a détaillé un investissement très important de 610 millions d’euros dans la recherche et la production de vaccins en France. Dans le détail, une nouvelle usine de production de vaccins, en région lyonnaise, bénéficiera d’un investissement de près d’un demi-milliard d’euros sur 5 ans, pour 200 emplois créés, et 120 millions seront également ajoutés au site de Marcy-l’Étoile pour y renforcer la recherche et développement.
Le projet, c’est mettre Sanofi et la France à l’excellence de la lutte contre le virus et trouver un vaccin
Le déplacement d’Emmanuel Macron, qui coïncide avec toutes ces annonces, s’est fait dans la lignée de son allocution de dimanche dernier. “Nous tournons la page de ce premier acte de cette crise sanitaire”, a-t-il rappelé devant des employés de Sanofi et leur président, Paul Hudson.
S’il a longuement salué la mobilisation du groupe, qu’il a remercié “d’avoir tenu dans ces moments et d’avoir donné beaucoup de sens à la nation”, le président de la République a assuré que ces investissements annoncés formaient “un formidable trait d’union entre les deux actes et la bataille que nous avons à conduire”. Car en plus de l’investissement fait par Sanofi, Emmanuel Macron a annoncé qu’”une première enveloppe de 200 millions d’euros sera ainsi débloquée pour financer des infrastructures de production pharmaceutiques comme de recherche et développement.”
Cette bataille, c’est celle de la relocalisation. Reconquérir l’activité, les parts de marché, “offrir des opportunités à notre jeunesse” : autant d’éléments qui fixent une nouvelle fois le cap des deux prochaines (et dernières) années du quinquennat pour la relance économique.
Le vaccin, un bien public mondial
“Le projet, c’est mettre Sanofi et la France à l’excellence de la lutte contre le virus et trouver un vaccin”, a détaillé Emmanuel Macron, rappelant que la France était “un grand pays de Vaccin”, non sans faire référence “au génie de Louis Pasteur”. C’est à travers l’exemple du vaccin et de Sanofi que le locataire de l’Élysée a assuré qu’on ne pouvait “gagner” de bataille sociale et sanitaire sans “gagner celle de l’industrie et de la production”.
“Cet investissement est un acte extrêmement fort”, a-t-il ajouté. Un acte pour aujourd’hui comme pour demain : “soyons clairs, il y a aura dans les années et décennies à venir d’autres crises sanitaires”, a prévenu le Président.
C’est pour cette raison, une fois encore, qu’il souhaite que cette production se fasse “dans notre pays”, sinon sur “notre continent”. “Avec un peu plus de 600 millions d’euros d’investissement, c’est une ligne supplémentaire et une usine exceptionnelle qui va permettre de produire de manière rapide digitale beaucoup plus efficace tous les vaccins dont nous aurons besoin à l’avenir”, détaille-t-il encore. À commencer par l’éventuel vaccin qui protégerait du coronavirus, qu’Emmanuel Macron cite en tant que “bien public mondial”.
Maderpost / Times Famous