Les partisans du maire de Ziguinchor Ousmane Sonko campent toujours sur leur position. Pour eux, Sonko reste leur seul et unique plan. “De A à Z” disent-ils, déterminés d’obtenir la participation de leur leader aux prochaines joutes électorales. Et cette posture de jusqu’au boutisme adoptée par les siens risque d’être suicidaire politiquement pour “les patriotes” si leur candidat n’est pas sur la ligne de départ. Car n’oublions pas que la condamnation du leader de Pastef est possible de privation de candidature. C’est pourquoi si les choses en restaient là, l’alternative serait pour sa formation politique de trouver un autre candidat. Lors de la déclaration de sa non-candidature, Macky Sall avait dit qu’il veillerait à ce que toutes les décisions de justice soient appliquées.
TRIBUNE – Donc, en aucun cas le rapport de force ne pourrait être favorable au maire de Ziguinchor car la done a vraiment changé entre temps et une marge de manœuvre est laissée à la mouvance présidentielle qui, à coup sûr va dérouler.
Parce que plus Macky Sall va prendre de la hauteur, plus il y’aura un risque de chute de l’opposition radicale incarnée par le patron de Pastef.
Alors, continuer de dire que s’il n’est pas candidat, ce sera le chaos dans ce pays est encore une grosse erreur de sa part. Puisque tout le monde le sait, le seul combat et la seule lutte de l’opposition connus jusque-là, c’était la 3ème candidature de Macky Sall qui est aujourd’hui derrière nous. Alors aujourd’hui que le discours a changé, ce ne sera plus facile pour le chef de file de Yewwi Askan Wi de convaincre le reste de l’opposition à le suivre dans sa logique. Parce que, plus on s’approche l’échéance, plus la dose de confiance va s’envoler et chacun va vouloir trouver une solution pour se lancer dans la quête du pouvoir.
Néanmoins, n’oublions pas que l’on est en terrain politique et que la situation peut évoluer comme elle peut basculer d’un sens ou d’un autre. Mais juste rappeler que le dernier appel de Yewwi pour lever le blocus autour du domicile de Sonko qui avait connu un fisco, est un signe révélateur.
Les fissures ont commencé lorsque Khalifa Sall, Barthélémy Dias entre autres sont allés prendre part au dialogue national et les ambitions personnelles vont de plus en plus s’afficher.
Et Macky Sall en fin stratége après avoir “libéré le peuple”, comme disent certains, gagne du poids pour pouvoir mieux “écraser” l’opposition radicale et son chef en particulier.
En tout cas ce qui est clair, c’est que dans les 8 mois à venir, il faudra au “Macky” d’avoir les épaules assez larges pour pouvoir supporter les attaques car il sera certainement défié dans tous les sens. Mais une colère sans l’aval du peuple à qui appartient le dernier mot, serait un pari perdu d’avance.
Le mieux pour Sonko et ses alliés serait, s’il n’est pas trop tard, de négocier afin d’obtenir des compromis pour pouvoir se relever et revenir dans la course. Mais continuer la confrontation ne saurait être bénéfique pour lui et ce serait peine perdue.
Aly Saleh, journaliste
Maderpost