Dans cette tribune fort enrichissante sur fond d’immersion des arcanes de la communication politique digne de nom, le Dr Cheikh Omar Diallo, Expert en Communication Politique, Docteur en Sciences Juridiques et Politiques, et Fondateur de l’École d’Art Oratoire et de Leadership (EAO) de Dakar, se met à la place du Président Macky Sall pour décrypter les 225 jours qui nous séparent de son départ définitif du pouvoir. Conseiller éminent, observateur privilégié et homme d’idées, il a assisté et accompagné le Président Abdoulaye Wade (2000-2012) jusqu’aux derniers jours de sa magistrature suprême. Fort de cette expérience rare, ce visiteur du soir, un As de la prospective politique digne des Marquis tente ici à travers les colonnes de Confidentiel Afrique de sentir la respiration démocratique du Sénégal dans les mois à venir. Infographie sans appel. EXCLUSIF
Chers compatriotes,
TRIBUNE – Le 3 juillet 2023, devant Dieu et les hommes, j’ai pris une décision historique : renoncer volontairement à un autre mandat en tant que Président de la République du Sénégal. Cette décision a été mûrement réfléchie et prise en toute indépendance d’esprit
Par voie de conséquence, je ne participerai pas à l’élection présidentielle du 25 février 2025. Cependant, cette décision ne signifie en aucun cas mon retrait de la vie politique. Au contraire, je demeurerai pleinement engagé, corps et âme, pour l’émergence complète du Sénégal que nous aimons tous.
Dans cette suite logique, je m’engage à soutenir avec vigueur le candidat que j’aurai librement désigné pour défendre les valeurs de notre parti, l’Alliance pour la République (APR), ainsi que les couleurs de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY). D’ici le 1er septembre 2023, au plus tard, je ferai connaître le nom de ce candidat, celui qui incarnera la vision et les aspirations qui ont guidé ma gouvernance et qui se projettera au-delà…
C’est pourquoi, je serai personnellement engagé aux côtés de mon candidat, à chaque étape de la campagne électorale. Ensemble, nous parcourrons le Sénégal, je le guiderai, défendrai notre bilan positif, nos multiples réalisations d’envergure et travaillerai sans relâche pour assurer notre victoire éclatante. L’objectif est clair : assurer la continuité dans l’émergence.
En préparation de ce nouveau chapitre palpitant de notre roman national et démocratique, je procéderai dans les jours à venir à un dernier remaniement ministériel. Cet ultime changement permettra à certains ministres et directeurs généraux de se consacrer pleinement à la campagne électorale, tandis que d’autres resteront au service exclusif de l’État. Ceci permettra d’assurer une transition fluide tout en garantissant que nos missions et tâches en tant que gouvernement ne soient pas entravées.
De plus, ce sera l’occasion de rationaliser certaines fonctions ministérielles et d’apporter un nouveau souffle à notre gouvernement en accueillant de nouveaux talents et compétences.
Les cinq raisons d’un remaniement
Cinq raisons majeures et objectives concourent à ce remaniement, après la démission des ministres chargés de l’Élevage et des Productions Animales, ainsi que des Sports :
*Engagement électoral sans conflits d’intérêts* : En libérant les membres du gouvernement qui sont directement ou indirectement impliqués dans la campagne présidentielle, nous permettrons à ces derniers de se consacrer entièrement à la présidentielle de 2024. Cela évitera des conflits d’intérêts entre leurs fonctions gouvernementales et leur participation à la campagne.
*Focus sur la gestion gouvernementale* : En retirant les candidats potentiels et les acteurs majeurs de la campagne de l’équipe gouvernementale, nous assurons que l’administration restera concentrée sur ses tâches urgentes et prioritaires sans être perturbée par des préoccupations électorales. Cela garantit une continuité dans la prestation de services publics et une gestion stable jusqu’à la passation du pouvoir.
Il est important de rappeler que je resterai Président de la République et exercerai toutes les prérogatives liées à ma charge jusqu’à la dernière minute du 2 avril 2024.
Renouvellement et compétences :
Le remaniement offre l’opportunité de mettre en avant de nouveaux visages et de rassembler des compétences diversifiées et pertinentes, ainsi que de très hauts potentiels au sein du gouvernement pour relever les défis en cours.
Rationalisation des dépenses :
En regroupant et en rationalisant certains portefeuilles ministériels, nous réduirons davantage les coûts administratifs tout en améliorant l’efficacité opérationnelle du gouvernement.
Transition en cours et passation de pouvoir :
Le remaniement aidera à faciliter la transition de pouvoir en permettant aux membres du gouvernement de se concentrer sur l’administration en cours, tandis que le candidat et ses principaux lieutenants se focaliseront sur la campagne électorale. Cela pourra minimiser les perturbations potentielles.
En prenant en compte ces raisons objectives, la décision d’opérer un remaniement gouvernemental à cinq mois de l’élection présidentielle est opportune, justifiée et judicieuse.
Dr Cheikh Omar Diallo
Maderpost / Confidentiel Afrique