L’interview récente du président sénégalais Macky Sall avec les médias France24 et RFI a suscité des réactions intenses et des préoccupations légitimes quant à la volonté du président de maintenir Ousmane Sonko à l’écart de la course à la présidentielle de 2024. Cette interview a jeté une lumière crue sur les tensions politiques qui entourent cette élection cruciale pour la démocratie sénégalaise, a réagi Pape Alé Niang sur sa page Facebook.
PRESIDENTIELLE 2024 – “Il est incontestable que la politique est un jeu de pouvoir, et chaque acteur politique cherche à obtenir un avantage stratégique. Cependant, la démocratie repose sur le principe fondamental de l’égalité des chances pour tous les candidats, permettant au peuple de choisir librement ses dirigeants”, a rappelé le journaliste d’investigation.
Dans ce contexte, les actions du président Macky Sall, telles qu’elles ont été perçues dans cette interview, soulèvent des questions sérieuses quant à la légitimité et à la justice du processus électoral à venir.
“L’un des points les plus préoccupants de cette interview est l’apparente volonté de Macky Sall et de certains médias de présenter Ousmane Sonko comme un candidat exclu de la course présidentielle. Cette tentative de discréditer Sonko avant même le début officiel de la campagne électorale est préoccupante, d’autant plus qu’aucune décision judiciaire officielle n’a exclu sa candidature à ce stade. Les règles démocratiques imposent que tous les candidats soient traités de manière équitable et que leur éligibilité soit déterminée conformément à la loi” fustige-t-il.
Pap Alé de poursuivre : “de plus, les questions posées par les journalistes lors de l’interview ne sont pas passées inaperçues. La manière dont elles ont été formulées suggère une tentative de discréditer Ousmane Sonko en l’accusant de divers crimes, sans tenir compte du fait qu’aucun de ces cas n’a été définitivement jugé. Cette présentation biaisée des faits laisse croire que les médias ont déjà pris position dans cette course électorale, ce qui est en contradiction avec leur rôle essentiel de fournir une couverture équitable et impartiale”.
“Il est difficile de ne pas voir une possible implication de la France dans cette situation. La mention récurrente de la France dans les commentaires sur l’interview soulève des questions quant à son influence dans le processus politique sénégalais. La France a une longue histoire de relations complexes avec ses anciennes colonies africaines, et cette interview laisse penser qu’elle pourrait continuer à jouer un rôle dans les affaires intérieures du Sénégal”.
“Dans cette période préélectorale, il est crucial que le Sénégal préserve sa démocratie et garantisse que le peuple ait la possibilité de choisir librement ses dirigeants. Toute tentative visant à écarter un candidat de manière injuste ou à influencer le processus électoral ne fait que miner la confiance dans le système démocratique. Le président Macky Sall et les médias doivent s’efforcer de maintenir la neutralité et la transparence pour que les élections de 2024 reflètent véritablement la volonté du peuple sénégalais”, ajoute le journaliste.
“En fin de compte, ce sont les citoyens sénégalais qui détermineront le futur de leur nation. Ils méritent un processus électoral équitable et sans ingérence extérieure, afin de choisir leurs dirigeants en toute confiance. La préservation de la démocratie sénégalaise est l’enjeu majeur, et cela devrait prévaloir sur toute autre considération politique”, soutient-il.
Maderpost