La deuxième édition du forum international sur les violences machistes au Sénégal a été lancée ce jeudi 06 juin 2024 et va se poursuivre jusqu’au vendredi 7 juin à la place du souvenir africaine (Dakar), sous le thème : « Briser le silence, promouvoir l’égalité : ensemble contre les violences faites aux femmes ». En ce sens, le Forum Social Sénégalais (FSS) et l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) en partenariat avec l’Institut Des Inégalités et cinq (05) autres ONG et associations dans les régions de Kaolack, Sédhiou, Ziguinchor, Kolda et sous financement de l’Agence Catalane de Coopération pour le Développement (ACCD) se sont réunis pour réactualiser les différentes causes profondes et les justifications que subissent les femmes sénégalaises en vue d’élaborer un accompagnement, approfondir les réflexions, travailler et favoriser l’autonomisation des femmes.
ATELIER – La ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dieye a présidé ce jeudi le projet de « lutte contre les violences machistes au Sénégal » qui vise à faire du pays, une république sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son développement économique, politique, social… et de jouir des bénéfices de sa croissance.
« Approfondir les réflexions, consolider les synergies entre les organisations sociales qui luttent contre les violences basées sur les genres, échangées et articulées les dynamiques qui existent au niveau du Pays dont les autorités sont plus ou moins ouvertes, pour justement engager des réflexions et travailler à assoir des changements structurels dans la lutte contre ces violations au Sénégal », a déclaré Seydou Ndiaye, vice-Coordonnateur du forum social sénégalais.
Le Forum est une activité qui s’inscrit dans le cadre d’une lutte contre les violences sur les genres au Sénégal, ajoute le coordonnateur qui précise que la première édition lancée en 2022 avait travaillé avec des organisations de Kaolack, de Kolda, de Sédhiou, de Ziguinchor au tour de l’Association des Juristes Sénégalaises. « Dans la deuxième Phase, nous avons senti la nécessité d’agir dans cette dynamique et de l’ouvrir à trois nouvelles régions à savoir : Saint-Louis, de Louga et de Matam à travers la représentation l’enrôlement d’organisation pour la mise en œuvre opérationnelle ».
« Les activités se sont déroulées dans les huit régions avec des organisations qui ont eu un ancrage social, l’expérience, l’expertise pour justement mener les réformes et qui rentrent dans le cadre de ce projet financé par l’agent Catalan de Coopération pour le développement », souligne le représentant du Forum Social Sénégalais.
Dans cette même veine, la présidente de l’Association des juristes sénégalaise enchaine sur les défis qui sont : « comment relever justement ces questions de l’égalité entre les hommes et les femmes, comment promouvoir la présence des femmes, la participation et l’implication dans les instances de prises de décisions». De plus, « comment faire pour rendre autonome la femme compte tenu de son rôle de pilier de la société, dans le cadre du renforcement de la solidarité au tour de la cellule de base de notre société qu’est la famille », a précisé Mme Aminata Fall Niang.
Le Directeur de l’Agence Catalane de Coopération pour le Développement (ACCD) partenaire de ce projet est revenu sur la nécessité de lutter contre les violences faites aux femmes, décliner des stratégies pour afin de garantir leur autonomisation. Mais aussi, sur la mission et la vision de la coopération catalane en faveur du développement humaine durable au Sénégal, après 35 ans de collaboration.
Il est noté que les violences machistes prennent de l’ampleur chez les femmes et les filles au Sénégal où la population vit dans des zones rurales, bien que la population urbaine ait tendance à augmenter. Les organisations de défense appellent à une masculinité positive pour lutte contre les violences basées sur le genre.
Pour sa part, la Coordonnatrice internationale des projets de l’institut des inégalités, Anna Rius a salué l’avancée remarquable des autorités sénégalaises surtout avec la loi sur la parité. Nonobstant cela, elle recommande une meilleure représentation des femmes en terme d’égalité des chances et d’inclusion.
Ce forum a été marqué aussi par la présence de l’ancienne première ministre, Aminata Toure qui signale que « ces violences ne doivent plus avoir de place dans notre société » et lance un appel aux femmes à une union des voix et une synergie des actions mais aussi, l’implication des hommes surtout la presse, les chefs religieux entre autres dans ce combat.
Même si la parité dans les instances de prises décisions corrige plusieurs inégalités, l’ancienne mairesse de Dakar, Soham Wardini, panéliste de cet événement, a emboité le pas de Mimi Touré, invite les femmes à l’union, à la solidarité féminine, à la participation massive dans l’optique de favoriser l’égalité professionnelle, faire respecter la parité au niveau de tous les secteurs de la vie sociale des salariés.
Cette première journée de conclave à Dakar qui prendra fin demain vendredi 7 juin, a été clôturée par des discussions et de partages de stratégies pour assurer l’autonomisation des femmes et surtout, une égalité positive de genre dans la société sénégalaise.

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