Alors que les relations internationales traversent “un moment charnière risqué”, la déclaration de l’Union européenne sur l’examen des questions de sécurité européenne dans les formats existants signifie que, dans le domaine de la sécurité militaire, elle se trouve sous le contrôle total de l’Otan, conclut la diplomatie russe.
OTAN – L’Union européenne (UE) a annoncé qu’elle était prête à analyser les questions de sécurité européenne uniquement dans les formats existants, a affirmé ce dimanche 19 décembre Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, commentant la réaction des Européens aux propositions de Moscou sur les garanties de sécurité.
“Ces déclarations de l’Union européenne ne signifient qu’une chose: dans le domaine de la sécurité militaire, l’UE est totalement contrôlée par l’Otan. Aujourd’hui, son ambition de jouer un rôle politico-militaire autonome, de devenir moins dépendante des États-Unis ne trouve pas d’incarnation pratique”, a déclaré Alexandre Grouchko aux journalistes.
Il a ajouté que l’Otan n’avait pas contacté Moscou après la présentation des propositions le 17 décembre.
“S’asseoir et parler”
Alexandre Grouchko a constaté que c’est la position de Washington qui serait déterminante dans la décision de l’Alliance.
“L’élément clé est, bien entendu, la conversation stratégique avec les États-Unis. Nous l’avons annoncé. Qui plus est, nous avons annoncé que nous avions déjà une équipe de négociateurs prête à tout moment à entamer le travail”, a-t-il expliqué.
Il a fait en outre remarquer que les propositions étaient rédigées de manière directe et claire.
“Nous partons du fait que nous vivons aujourd’hui un moment charnière si risqué dans les relations internationales que des allusions, des exhortations, des signaux et des clins d’œil ne fonctionnent tout simplement pas. Il faut s’asseoir et parler”, a noté le représentant de la diplomatie russe.
En réponse aux propositions russes sur les garanties de sécurité, le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, a déclaré à Sputnik que l’UE voulait en discuter dans les formats existants, y compris le conseil Russie-Otan et l’OSCE.
Propositions russes
Le ministère russe des Affaires étrangères a publié le 17 décembre les projets de traités sur les garanties de sécurité de la Russie avec les États-Unis et l’Otan. Les documents, remis à Washington et à ses alliés, proposent notamment à l’Alliance de garantir qu’elle ne s’élargira pas au territoire de l’Ukraine.
Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a souligné dans ce contexte que l’absence de réaction de l’Otan à ces propositions ferait monter la confrontation d’un cran.
Moscou avait précédemment déclaré qu’il était nécessaire de désavouer officiellement une promesse faite au sommet de l’Otan de 2008 à Bucarest –selon laquelle l’Ukraine et la Géorgie deviendraient un jour membres de l’Otan– qui est contraire à l’engagement des dirigeants des pays membres de l’OSCE à ne pas renforcer leur sécurité au détriment de celle des autres.
Maderpost / Sputnik