L’Union africaine (UA) a annoncé mardi suspendre le Niger de ses institutions après le coup d’État du 26 juillet et a affiché une position réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine, selon un communiqué de son Conseil de Paix et de sécurité (CPS).
NIGER – La légitimité des nouveaux maitres du Niger n’est pas reconnue : c’est en somme le message de l’Union africaine (UA), qui a annoncé mardi 22 août suspendre le Niger de ses institutions après le coup d’État du 26 juillet. L’organisation panafricaine a en outre fait montre d’une certaine réserve au sujet d’une éventuelle intervention armée ouest-africaine, selon un communiqué de son Conseil de Paix et de sécurité (CPS).
Le CPS « prend note de la décision de la Cédéao« , l’organisation régionale ouest-africaine, « de déployer une force » au Niger et demande à la Commission de l’UA d' »entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires » d’un tel déploiement, explique le CPS, sur fond de fortes divergences au sein de l’UA à ce sujet.
L’Union africaine s’est-elle alignée sur les positions de la Cédéao ?
Lors d’une réunion sur « la situation au Niger » tenue le 14 août, le CPS a aussi décidé « de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays« , selon son communiqué publié mardi.
Après le renversement par des militaires du président Mohamed Bazoum, élu en 2021, la Cédéao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger« .
La Cédéao continue de répéter sa préférence pour une solution diplomatique mais agite toujours la menace de l’usage de la force, une option face à laquelle l’UA est divisée.
Vendredi 18 août, après une réunion de chefs d’état-major ouest-africains dans la capitale ghanéenne Accra, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale Abdel-Fatau Musah a indiqué que « le jour de l’intervention » était fixé tout comme « les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres« .
« Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient« , a répondu samedi le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani.
De nombreux pays, États-Unis en tête, ont appelé à une résolution pacifique de la crise.
Maderpost / France24

