Les Nations unies déplorent dans un communiqué “la détérioration rapide” de la situation humanitaire au Sahel et exhortent Etats et institutions internationales à “agir rapidement” contre le “cumul des crises [qui] risque de dévaster” cette partie de l’Afrique.
SAHEL – Selon le texte reçu jeudi à l’APS, cette “crise” survenue dans les pays du Sahel – région comprenant des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre – a engendré “des besoins humanitaires à travers la région, à des niveaux sans précédent”.
Les agences humanitaires des Nations unies déplorent un “cumul des crises [qui] risque de dévaster le Sahel”.
Elles estiment que “la plupart” de ces crises “résultent de l’intensification des conflits, de l’insécurité alimentaire croissante, des inégalités structurelles et des conséquences directes et indirectes de la pandémie Covid-19”.
“Ces crises cumulées” peuvent “mettre en danger des millions de personnes” et “nécessitent une attention urgente et un soutien accru”.
“En 2020, 24 millions de Sahéliens, dont la moitié sont des enfants, ont besoin d’une assistance et d’une protection vitales, le nombre le plus élevé jamais enregistré”, souligne le communiqué.
“Les capacités nationales sont dépassées”
La même source déclare qu’“en raison de la violence généralisée et des catastrophes naturelles, 6,9 millions de personnes sont confrontées aux conséquences désastreuses des déplacements forcés”.
Elle ajoute que “plus de 4,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays ou réfugiées, soit un million de plus qu’en 2019, et 2,5 millions de retournés luttent pour reconstruire leur vie”.
“Le temps presse alors que nous faisons face à une crise sans précédent en matière de déplacement et de protection dans la région. Des centaines de milliers de personnes ont déjà été contraintes de fuir et doivent maintenant faire face à l’incertitude supplémentaire apportée par le coronavirus”, a déclaré Millicent Mutuli, directrice du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Mme Mutuli souligne dans le communiqué que “les communautés locales à travers la région ont fait preuve d’une générosité remarquable en les accueillant mais ne peuvent plus faire face sans un soutien urgent, car les capacités nationales sont dépassées”.
“La situation au Sahel était déjà en train de devenir rapidement intenable, avec une crise humanitaire à plusieurs niveaux. Nous devons agir rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire”, a-t-elle lancé.
“L’insécurité et les attaques perturbent gravement les services sociaux de base, compromettent l’avenir de milliers d’enfants et privent les communautés touchées par la violence de services essentiels”, déplorent les agences humanitaires des Nations unies.
Maderpost / APS