Hier, les populations de l’île Amorphil et d’autres localités du département de Podor se sont réveillées dans la tristesse et la consternation. Le bus du «Haakundé maadjé», connu sous le nom d’Air Dioudé Diabé, s’est renversé à Nguène Sarr, près de Louga, faisant plusieurs morts, des passagers originaires de l’île Amorphil pour la plupart en partance pour Dakar. Dans cette zone, le deuil étreint une dizaine de villages, qui attendent le rapatriement des corps dans une lourde ambiance.
ACCIDENT – On s’accroche aux derniers souvenirs. Aux derniers instants passés avec des gens que l’on va retrouver les deux pieds devant. Il était 17 heures passées mardi quand le bus Air Dioudé Diabé, localité située dans l’île Amorphil, quittait cette localité avec 4 passagers à bord. Après une halte à Dounguel où 7 voyageurs ont été pris, «l’horaire» du «Haakundé maadjé (villages situés au milieu des fleuves), qui prend départ les mardis et samedis à Dioudé Diabé pour aller à Dakar, ramasse tous les «clients» de toutes les localités situées sur la route de l’île Amorphil. Le bus embarque aussi des personnes venues de la Mauritanie, ressort par la ville de Pété pour emprunter la Rn2.
Ce mardi après-midi, il a refait le parcours dans l’ambiance habituelle. Mais, il y a un afflux de passagers avec le début des vacances scolaires. Arrivé à Pété, il ne restait que quelques places qui ont été complétées par des sièges occupés finalement par des résidents de Boké et d’autres trouvés à Thikité et Sinthiou Diongui.
Comme toujours, les accompagnants sont rentrés tranquillement chez eux. Comme toujours, ils attendaient les nouvelles de leur arrivée au petit matin.
Mais, le destin a décidé de s’accomplir. Entre 7 et 8 heures, les populations ont été informées que le bus Air Dioudé s’est renversé à hauteur de Nguène Sarr, situé à quelques kilomètres de Louga. Et le bilan des victimes évoluait au fil des heures pour atteindre 24 morts. Ainsi, dans les différentes localités où le bus a pris des passagers, le décompte des victimes se poursuivait suite aux informations fournies par des passagers grièvement blessés.
De Dounguel à Saldé dans l’île Amorphil, presque aucune localité n’est épargnée par cet accident entre des morts ou des blessés graves.
Présent lors de l’arrivée du bus à Dounguel, B. Ndiaye raconte, ému aux larmes : «J’étais là quand ma tante qui est décédée montait dans le bus, de même que les 6 autres passagers qui sont gravement blessés.» A Thioubalel où 8 passagers sont montés dans le bus, le coxeur Baïla Fall informe : «Le chauffeur, originaire de Thioubalel, et deux de ses apprentis dont l’un est de Cas-Cas et l’autre de Dioudé Diabé, sont décédés.»
Ainsi, chaque village compte ses morts et blessés dans cet accident car Wassétaké, Souraye, Diaranguel, Saldé, Ngouye enregistrent chacun aussi des morts et des blessés. Mama Yaya, le coxeur de Saldé, explique : «Je suis en lien direct avec des passagers qui ont survécu. Ils m’ont fait état de 2 morts et 3 blessés sur les 5 passagers qui avaient quitté Saldé.» Même si l’île Amorphil (entre Cas-Cas et Saldé) note plus de victimes dans cet accident, d’autres localités, situées sur l’axe de la Route nationale 2, ont enregistré de nombreux décès.
C’est le cas des villages de Boké, Thikité et Sinthiou Diongui, qui ont enregistré des morts. Les coxeurs des différentes localités informent que le mardi, il y a eu beaucoup de passagers venus de la Mauritanie à bord du bus. «Et parmi eux aussi il y a des victimes», disent-ils. Evidemment !
Cet accident survient moins de deux ans après celui d’un autre horaire du «Haakundé maadjé», qui avait emporté plusieurs vies.
Maderpost / Le quotidien.sn