Dans le nord du pays, une nouvelle manifestation à Tripoli dénonçant la dégradation économique et le confinement a eu lieu ce vendredi 29 janvier en fin d’après-midi. Si la ville a connu plusieurs soirées de heurts depuis le début de la semaine, malgré le retour à un calme précaire, des habitants craignent plus de chaos et une aggravation de la crise sociale.
MANIFESTATIONS -Après plusieurs soirées de heurts marquées par la mort d’un manifestant tué par balles puis l’incendie d’un bâtiment public, la ville de Tripoli, dans le nord du Liban, est sous tension. Et les habitants de cette commune qui figurent parmi les plus pauvres du pays regardent avec attristement la situation.
« C’est très triste de voir sa ville brûler, de voir les habitants de sa ville avoir faim, être en colère, être angoissés… Mais ce qui nous rend aussi vraiment tristes et inquiets, c’est que nous ne comprenons pas ce qui est en train de se passer dans la ville. Et j’espère que les gens ne sont pas en train d’être instrumentalisés par d’autres qui veulent envoyer des messages », estime Mourad Ayache, un travailleur social qui voit la pauvreté augmenter jour après jour.
Cette peur, Mourad dit la ressentir car Tripoli a été souvent au centre de manipulations politiques. Il observe les manifestations sans y participer. Vendredi, des échauffourées ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre qui ont répliqué avec du gaz lacrymogène à des tirs de pétards.
« Les politiciens doivent entendre nos souffrances »
Ahmad, un travailleur journalier, prend part aux protestations mais reste à l’écart des affrontements. « Il faut que l’on manifeste, mais pas comme ce qui a eu lieu jeudi, avec de la casse, affirme-t-il. Mais il faut que tout le monde descende dans la rue. Les politiciens doivent entendre nos souffrances, trouver une solution : aider les gens, gérer la chute de la monnaie, l’inflation des prix de la nourriture. Si les politiciens ne veulent pas comprendre, qu’on descende à leurs maisons ! »
La seule réponse apportée jusqu’ici aux manifestants est sécuritaire : l’armée s’est lourdement déployée dans le centre de Tripoli, mettant ainsi fin très tôt aux manifestations.
Maderpost/ RFI