PRESIDENTIELLE – L’hommage de l’ancien chef d’Etat américain Barack Obama à son challenger de la présidentielle de 2008, John McCain décédé samedi d’un cancer du cerveau à l’âge de 81 ans, devrait inspirer les hommes politiques sénégalais de tous bords, même si tous conviendront que le contexte ne peut prêter qu’à un tel hommage, encore que les axes choisis par le premier noir président des Etats-Unis confortent un intellect absolument fort et cohérent attendu de la classe politique pour qu’on arrive à entendre discours dignes d’un homme d’Etat.
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“John Mccain et moi étions membres de différentes générations, venus d’horizons complètement différents. Mais nous avons partagé, malgré toutes nos différences, une fidélité à quelque chose de plus haut – les idéaux pour lesquels des générations d’américains et d’immigrants se sont battus et sacrifiés. Nous avons vu en nos batailles politiques, quelque chose de noble, une occasion de servir de gardiens de ces nobles idéaux de la Nation, et de faire avancer le monde entier.”
Les divergences notées entre les deux hommes candidats à la plus haute magistrature américaine n’ont jamais manquer de rappeler à ces mêmes deux hommes, dans leur opposition la plus insidieuse, que les Etats-Unis étaient bien au dessus de leurs personnes, d’une part pour qu’il en tinrent compte et, d’autre par, en vinrent à se situer au niveau des exigences de la fonction présidentielle qui manquent terriblement à l’actuel homme fort de la Maison blanche et chez bien d’hommes politiques de l’opposition comme du pouvoirs sous les cieux sénégalais.
Récemment, le Président sénégalais laissait entendre qu’il n’a jamais parlé en mal en public et en privé de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. Un exercice auquel il ne se livrerait pas quelle que soit la situation, affirmait-il. Toutefois, si l’on reconnait au Président Macky Sall une retenue et correction dans son discours quelque fois provocateur, il n’en est pas de même de ses ouailles, jeunes cadres comme responsables aguerris, dont le verbe charrie souvent insanités et autres expressions indignes de responsables politiques.
Les querelles interpersonnelles à l’interne, dans son parti jeune il est vrai, indisposent assez souvent les Sénégalais par leurs charges nauséabondes, comme celles destinées aux institutions qui ne vont pas dans leur sens souhaité.
L’opposition qui ne manque à son tour ni de registre ni répartie du genre pour se mettre à niveau, s’inscrit dans un lexique inopportun aussi bien pour elle que pour les populations et électeurs qui attendent d’elle un discours structuré, cohérent, prometteur afin de légitimer ses choix en vue de la présidentielle.
Las de ces positions plus antagonistes que protagonistes et fort déplaisantes, des autorités religieuses, le clergé et des imams, ont, sans hésiter, invité la classe politique, pouvoir comme opposition, à plus de retenue et de correction à l’occasion de la célébration de l’Eid el Kébir (Tabaski).
Lors de la campagne présidentielle de 2008, une femme disait à McCaine qu’elle ne pouvait pas faire confiance au candidat, Barack Obama, parce qu’il “est arabe”. Le candidat républicain John McCain avait rapidement pris le micro de ses mains pour répondre “Non madame”, en secouant la tête. “Il est un homme de famille et un citoyen décents avec lesquels je suis en désaccord sur des questions fondamentales, et c’est ce dont traite cette campagne.”
Il faut espérer qu’ils aient entendu les appels et si ce n’est le cas que l’hommage de Obama atterrisse sous leurs yeux afin qu’ils s’en inspirent. Enfin, s’ils ont les moyens de se hisser à ce niveau !
OGM