La présidente du groupe parlementaire Takku Wallu (opposition), Aïssata Tall Sall, a déclaré, mardi, avoir décidé de ne pas s’associer aux travaux de la commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom (opposition) dit Farba Ngom.
ASSEMBLEE NATIONALE – Le député Mouhamadou Ngom était invité à se présenter à l’Assemblée nationale, ce mardi, pour son audition devant la commission ad hoc instituée à la suite de la demande de levée de son immunité parlementaire par le Procureur du parquet financier.
Lors d’une conférence de presse, Aïssata Tall Sall a indiqué ne pas disposer des éléments du dossier lui permettant de défendre son collègue en dépit de la requête qu’elle a adressée au président de l’Assemblée nationale dans ce sens. Elle a déclaré n’avoir n’a reçu, au contraire, que des lettres de transmission des différentes autorités judiciaires.
« (…) Depuis que l’on parle du dossier Farba Ngom, on parle sur des hypothèses, on parle sur des suppositions (…) mais personne au Sénégal, en dehors de quelques autorités judicaires, n’a vu le dossier de Farba Ngom. Est-ce qu’on lui reproche des coups et blessures volontaires ? (…) On ne le sait pas. La seule chose qu’on sait, c’est ce que le procureur a écrit. Mais qu’est ce qu’il y a réellement dans le dossier ? On ne le sait pas. Je ne dis pas que ce que le procureur a écrit est faux (…) Mais quelle est la difficultés à nous donner les faits?’’, a t-elle déclaré.
Faute d’éléments d’appréciation du dossier, ‘’j’ai décidé de ne pas m’associer à cette parodie de commission ad Hoc’’, a-t-elle affirmé.
Sur l’absence de Farba Ngom, elle a rappelé que la loi en donnait la possibilité. Farba Ngom ‘’a le droit de se faire représenter par un autre député qui le défende tel que le prévoit l’article 52 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale », a t-elle dit.
Selon le député Djimo Souaré (Takku Wallu), la Commission ad hoc, composée en majorité de députés de Pastef, a décidé de délibérer et de proposer à la plénière de l’Assemblée nationale la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom.
L’Assemblée nationale a adopté, vendredi, le projet de résolution visant à constituer une commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom (opposition) dit Farba Ngom.
La Commission ad hoc est composée de 11 membres désignés conformément aux dispositions de l’article 34 du Règlement intérieur, au prorata des groupes administrativement constitués : neuf (09) membres pour le Groupe parlementaire ‘’Pastef Les Patriotes’’ ; un (01) membre pour le Groupe parlementaire ‘’Takku Wallu’’ ; un (01) membre représentant les Non-inscrits, indique un document transmis à l’Assemblée nationale.
Elle fera un rapport qui sera présenté lors d’une autre plénière au cours de laquelle les députés voteront ou non la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba Ngom.
Le Garde des Sceaux, saisi par le Parquet financier, a écrit à l’Assemblée nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, dans le cadre d’une vaste enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de Francs CFA.
Dans un communiqué, le Parquet du Pool judiciaire financier a déclaré avoir ‘’été saisi récemment de plusieurs rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) qui sont en cours de traitement’’.
« Ainsi, l’analyse d’un des rapports a fait ressortir des faits impliquant plusieurs personnes. Les investigations menées révèlent des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux, par le truchement de sociétés écrans qui auraient été utilisées pour des transactions suspectes d’une valeur estimée provisoirement à plus de 125 milliards de Francs CFA’’, indique le document.
La même source ajoute qu’en application de l’article 66 de la loi n° 2024-08 sur le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, le Parquet financier envisage l’ouverture d’une information judiciaire ‘’sous les chefs d’inculpations d’association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d’influence, abus de biens sociaux’’.
Maderpost / Aps