L’Espagne a enregistré 410 morts du nouveau coronavirus au cours des dernières 24 heures, contre 565 la veille, le bilan quotidien le plus bas depuis près d’un mois, a annoncé dimanche le ministère de la Santé.
CORONAVIRUS – “C’est la première fois que nous passons en dessous des 500 morts depuis que les décès quotidiens ont commencé à grimper”, a souligné le chef du Centre d’alertes sanitaires Fernando Simon.
C’est le bilan sur 24 heures le plus bas annoncé depuis le 22 mars, soit depuis quatre semaines, dans le troisième pays le plus frappé au monde derrière les États-Unis et l’Italie.
Le Dr Simon a rappelé que la chute des chiffres de samedi à dimanche pouvait s’expliquer par le ralentissement des enregistrements de décès pendant le week-end et que cette baisse est généralement suivie d’un rebond le mardi.
Mais “c’est un chiffre qui nous incite à l’espoir”, a-t-il déclaré.
Qu’il s’agisse des décès, des hospitalisations ou des admissions en soins intensifs, a poursuivi le médecin,“les données continuent de suivre une tendance décroissante qui indique clairement que la transmission de la maladie a diminué de façon substantielle”.
Ces chiffres confirment que l’Espagne a atteint son objectif “d’aplatir la courbe” de la transmission, a affirmé le ministre de la Santé Salvador Illa.
Seuls 4218 nouveaux cas ont été détectés au cours des dernières 24 heures, soit une progression de 2,4 %, a-t-il souligné, alors que l’Espagne multiplie les tests PCR (réaction en chaîne par polymérase), les plus fiables. Elle en réalise désormais plus de 40 000 par jour, contre 20 000 en moyenne au début de la crise, a précisé le ministre.
La morgue-patinoire va fermer
Ce ralentissement de la contagion a permis de soulager le système de santé, un temps submergé.
À Madrid, la région la plus touchée devant la Catalogne, cela a permis de fermer vendredi soir un des deux pavillons de l’Ifema, la foire commerciale de la capitale qui avaient été transformés pour accueillir les malades.
Cet hôpital de campagne, ouvert le 22 mars, a accueilli jusqu’à 1500 patients au plus fort de la crise. Il devrait rester ouvert jusqu’à la fin mai, a précisé la présidente de la région Isabel Diaz Ayuso.
Elle a également annoncé la fermeture mercredi prochain de la morgue improvisée dans la patinoire proche de l’Ifema, qui aura accueilli plus de 1000 cercueils.
Seule une des trois morgues de fortune que la région avait dû monter devant l’afflux de cadavres continuera à fonctionner, a précisé Mme Diaz Ayuso.
Les autorités sanitaires estiment avoir franchi le pic de la pandémie le 2 avril quand elles avaient comptabilisé 950 morts en 24 heures. Mais elles ne sont pas prêtes pour autant à recommander la levée du confinement, un des plus stricts d’Europe.
Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a annoncé samedi qu’il demanderait au parlement la reconduction du confinement jusqu’au 9 mai inclus. Seul allègement prévu : à partir du 27 avril, les enfants, enfermés depuis le 14 mars, seront autorisés à sortir prendre l’air, dans des conditions qui restent à préciser.
Les adultes peuvent se rendre au travail si le télétravail est impossible, faire des achats de première nécessité ou sortir brièvement le chien. Mais les promenades et l’exercice physique leur sont interdits.
Le bilan officiel de la pandémie en Espagne s’élève à 20 453 morts. Mais ce chiffre est contesté, notamment par Madrid et la Catalogne, qui relèvent que des milliers de morts dans les maisons de retraite qui présentaient des symptômes de la maladie sans avoir pu être testés n’ont pas été comptabilisés.
Maderpost / AFP