CIRCULATION – Interrompu depuis ce 17 septembre, à 18h30, le trafic se complique sur cette route de Rufisque. Le Projet Train Express Régional (TER), en cours à hauteur de Cafétéria à Yarakh, fait beaucoup de frustrés.
17h. Aucun taximan ne veut affronter ces bouchons monstres. Le refus est catégorique. Sans possibilité de concession. A part, évidemment les quelques kamikazes, “parce qu’il y en a toujours, des kamikazes !” plaisante un passant. Et la chaleur est d’étuve, la poussière ocre qui monte est un supplice pour les nerfs à fleur de peau. Dans cet embouteillage têtu, les voitures avancent à pratiquement deux mètres par quinze minutes. Cette zone est l’une des plus embouteillées de Dakar.
Et c’est une aubaine pour les vendeurs ambulants. Car ils ont le temps de proposer, d’être refoulés, ensuite rappelés, pour enfin subir un marchandage sur mesure. Histoire de tuer le temps. Les piétons y trouvent également leur compte. Ils prennent leur temps pour traverser la route, sans stress ni pression.
Les personnes qui, d’habitude, empruntent cette voie, s’impatientent dans toute cette poussière soulevée par les machines en action : “On risque d’arriver marron, à destination ! ” s’étonnent certains. Déjà que la plupart ne sont pas au courant de la décision de barrer la route à la circulation prévue ce jour-là lundi à 6heures mais effective à 18h30. Ils devront donc passer par les déviations prévues, durant toute la semaine. Bienvenue dans la galère des riverains de Cafétéria.
Mais le jeu en vaut la chandelle
Le Train express régional (TER ) vient rendre réel des plans imaginés depuis bien longtemps. Un projet parmi plusieurs, dans le cadre du Sénégal émergent. Il est estimé à plus 568 milliards de FCfa selon les chiffres officiels et environ 1000 milliards de l’avis de l’opposition. Un projet de chemin de fer à grand écartement qui va relier Dakar son nouvel aéroport de Ndiass.
Alors, “De la patience” suggère Makhtar Diouf, un agent hygiène et sécurité, debout sur l’asphalte la tenue maculée de tâches de toute sorte, c’est lui qui se charge de définir le nouveau plan de circulation. Parce que le fait de barrer cette route, c’est avant tout pour le bien de la population : “Ce serait absurde de prendre le risque que l’une des machines croisent une voiture”, remarque Abdoulaye Ndiaye, un autre agent. A hauteur de Cafétéria à Yarakh, le compte à rebours a commencé et les automobilistes, riverains, vendeurs contraints de patienter jusqu’à lundi savent ce qui leur reste à faire : attendre.
Monia INAKANYAMBO