L’élection présidentielle de 2024 file droite vers celle des nombreuses et diverses candidatures. Parmi elles, celles de technocrates connus ou pas. Les figures de cette catégorie de candidats à l’élection sont, entre autres, le maire de Sandiara, Dr Serigne Guèye Diop, Boubacar Camara, ancien directeur des Douanes etc, souligne Le Soleil, dans sa parution du jour.
PRESIDENTIELLE 2024 – A moins de 6 mois de la présidentielle février 2024, les déclarations de candidatures poussent comme des champignons. “Outre les participations classiques, des profils différents sortent du lot et se distinguent. Il s’agit de la candidature de technocrates”, constate Le Soleil. Parmi eux, le journal cite Serigne Guèye Diop, maire de Sandiara, le juriste Ousseynou Diallo de Jef Citoyens, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, Abdourahmane Diouf de Awale, Boubacar Camara, ancien directeur général des Douanes etc.
Selon Serigne Thiam, Enseignant chercheur à la faculté des sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) cité par la publication, cette pluralité et la diversité des candidatures son louable en-soi surtout dans le cadre d’une démocratie. “C’est une bonne chose de voir des technocrates montrer leur désir de prétendre aux destinées des sénégalais à l‘occasion de l’élection présidentielle de 2024. Cela apporte une dose nouvelle et une variété par rapport à ce qu’on savait, à savoir la candidature uniquement des politiciens”, pense-t-il.
Toutefois, l’Enseignant chercheur précise que ces candidatures seront généralement confrontées à des difficultés tel le parrainage ; ce qui n’est pas du tout donné vu le niveau de popularité des candidatures au profil de technocrates. Serigne Thiam estime, de ce fait, que la candidature des personnes comme Serigne Guèye Diop, maire de Sandiara, risque d’être juste “symbolique”.
Un sentiment que partage l’analyste politique Mamadou Sy Albert qui indique qu’il ne suffit pas d’être compétent pour être élu président de la République du Sénégal. Il faut “un appareil politique, une assise populaire et des moyens financières”.
Selon lui, ces technocrates ont assez de bagages intellectuels et une expertise au développement souvent solide pour monter à bord du train présidentielle de 2024. Loin d’être des plaisantins, Mamadou Sy Albert pense que que les technocrates ont des offres politique valables. “Les questions sociales et économiques deviennent de plus en plus importantes. Les politiques transitionnelles n’y ont pas vraiment apportées des réponses alors que les technocrates ont une expertise nationale et internationale à faire valoir”, déclare. Pour M. Sy Albert, les sénégalais auront le choix entre la carte de l’expertise contre celle purement politique.
Dans la même veine, Serigne Thiam estime que les candidatures des technocrates ont trouvé un terreau fertile qu’est “l’échec des politiciens”. C’est devenu pour eux une sorte de slogan qui ne serait pas totalement faux. “ Ce qui pourrait motiver la candidature d’un technocrate est de penser que les politiciens ont échoué, car depuis l’indépendance, ils ont été portés à la tête du pays et le Sénégal peine à décoller. Et ça doit être le temps des technocrates. Il faut aussi dire qu’il y’a un vent de changement porté par les sénégalais qui commencent à tourner le dos aux politiciens professionnels”, analyse Dr Thiam.
Outre ce fait, Mamadou Sy Albert, souligne dans les colonnes de Le Soleil un changement contextuel. Il pense que les candidatures de technocrates émergent du fait d’un vide politique. L’analyste politique soutient que le contexte actuel est marqué par le fait qu’il n y’a pas vraiment un grand leader du côté de l’opposition dans la course à la présidentielle. Idem pour le camp de la mouvance présidentielle qui cherche toujours son leader. “Aucun lea der n’émerge vraiment de part et d’autre. Cela a peut-être, réveillé l’ambition chez ces cadres qui ont déclaré leur candidature à la présidentielle de 2024”, explique-t-il.
Les deux analystes s’accordent du fait que les technocrates ont généralement un objectif qui n’est pas forcément de gagner l’élection. Ils admettent que c’est une visibilité et un moyen de s’offrir une tribune. “Ils veulent se faire connaitre et probablement être approchés pour finalement venir s’adjoindre à une coalition politique et jouer les premiers rôles”, affirme M.Thiam.
“L’objectif est de laisser des traces de son nom à une élection présidentielle même si elle est perdue”, renchérit Mamadou Sy Albert qui parle aussi de positionnement qui, dans bien des cas, peut servir, notamment s’il y a un second tour.
Maderpost / Mamadou Ba