Les quotidiens parvenus samedi à l’APS s’intéressent principalement à la fin du dialogue national lancé le 31 mai dernier par le chef de l’État Macky Sall dont il guette le discours attendu à la nation, adresse qui devrait dessiner de nouvelles orientations sur des questions à l’origine de troubles politiques convulsifs.
REVUE DE PRESSE – « Le Sénégal retient son souffle », affiche Sud Quotidien, selon lequel le président de la République va présider ce samedi après-midi la cérémonie de clôture du dialogue national qu’il avait lancé fin mai pour amener la classe politique à discuter de points de désaccords qui entravent depuis quelques mois la bonne marche de la démocratie sénégalaise.
« Outre la réception des rapports des huit commissions [du dialogue national], le chef de l’État qui a prévu de parler aux Sénégalais est vivement attendu sur plusieurs questions-clés dont celle de la 3ᵉ candidature, sa réponse à l’équation Sonko et les 4 points de désaccords notés lors [des discussions] », écrit le journal.
Walfquotidien craint le pire. « Le Sénégal risque de renouer avec la violence demain dimanche. C’est ce jour, en effet, que le président de la République, Macky Sall, a choisi pour s’adresser aux Sénégalais », écrit ce journal, avant d’ajouter : « Une déclaration de candidature risque de plonger encore le pays dans la tourmente, d’autant plus que c’est ce jour que les militants de Pastef ont également choisi pour lever le blocus du domicile d’Ousmane Sonko ».
Vox Populi revient sur le dialogue national, pour faire état des avis « mitigés des Sénégalais » sur cette concertation et ses résultats. Ils se trouvent « partagés [à son sujet] entre déception, espoir et désintérêt », estime le journal. Il recueille aussi l’avis d’un responsable de la société civile, en l’occurrence Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement.
Les combats du M23 « toujours d’actualité »
« Mon sentiment est que les résultats de ce dialogue ne favorisent pas le renforcement de la paix », dit Kanouté, pendant que L’As met en exergue le diagnostic du F24, la plateforme « de lutte des forces vives de la nation », regroupant des partis d’opposition et organisations de la société civile opposés notamment à une éventuelle candidature du chef de l’État sortant à la présidentielle de 2024.
« Combat contre une éventuelle troisième candidature du président Macky Sall, manifestations tous azimuts contre la mal gouvernance, emprisonnements d’opposants politiques et de journalistes…Les combats du Mouvement du 23 juin (M23) restent toujours d’actualité, 12 ans après qu’il s’est dressé contre le régime de [Abdoulaye] Wade », au pouvoir de 2000 à 2012.
« Aujourd’hui, ajoute le quotidien L’As, le F 24 porte les mêmes revendications que le M23 sous le régime du président Abdoulaye Wade ». Au point que cette plateforme a lancé son propre dialogue national, en parallèle de celui du chef de l’État. Le journal Le Quotidien, justement, rend compte de ce dialogue national du F 24, en titrant : « Les notes au +peuple+ ».
Selon Le Quotidien, le F 24, à son tour, a « dévoilé les premières conclusions du +Dialogue du peuple+ qu’il a initié. Sans surprise, écrit-il, il appelle à la résistance pour invalider une troisième candidature, à la réforme de la Justice, à la mise en place d’une charte qui sera signée par tous les participants ».
La « remontada » à faire par Karim Wade
L’Observateur surfe sur la situation nationale et évoque les « sorties intempestives et maladroites » des responsables étatiques sénégalais contre leurs adversaires. « Dans la sphère politique, analyse le journal, le constat est que l’État du Sénégal est trop souvent dans la réaction. Parfois, pour porter la réplique à un adversaire, c’est tout le gouvernement qui est sur le qui-vive ». « Un procédé parfois contre-productif »’, conclut L’Observateur, dont l’analyse vise à démontrer »comment l’État crée les monstres qui hantent son sommeil ».
La présidentielle de 2024 semblant être l’horizon le plus immédiat de la classe politique, le quotidien Enquête titre sur ce sujet et le retour dans le jeu politique de Karim Wade, le fils de l’ancien chef de l’État sénégalais Abdoulaye Wade. Le journal pointe « les chantiers de la remontada » pour Karim Wade, en exil depuis sept ans et qui « part loin derrière ses adversaires politiques ».
« Avant la chute des libéraux, il symbolisait la dérive affairiste des années Wade. Le vent a tourné et Karim surfe désormais sur le sentiment d’injustice auquel son procès [pour enrichissement illicite] a donné lieu », souligne le journal. Mais, en plus du pouvoir en place qui n’est pas prêt à se laisser faire, « Karim devra également faire ses preuves devant Ousmane Sonko, qui a occupé le vide qu’il a laissé pendant sept ans », écrit notamment Enquête.
Il faudra faire aussi avec Alioune Sarr, également candidat à la présidentielle, bien que sa décision de briguer la magistrature suprême n’est pas validée par tout le monde au sein de son parti dont il se réclame, à savoir l’Alliance des forces de progrès (AFP), une des formations les plus importantes de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) regroupant le pouvoir et ses alliés.
Signe d’une absence de consensus et de divergences actuelles et futures, Alioune Sarr, qui a été siégé pendant neuf ans dans le gouvernement sous Macky Sall, a eu cette déclaration, dans des propos rapportés par Bès Bi Le Jour : « Dire au président de faire un 3ᵉ mandat, c’est aussi de la violence ». Une allusion limpide à un point de discorde et de crispation entre l’opposition et le pouvoir.
Le Soleil, pour sa part, s’intéresse à la clôture à Paris du sommet pour un nouveau pacte financier mondial. « Consensus », affiche le journal. « Au sortir de cette rencontre de haut niveau de deux jours, des actes concrets ont été posés et des engagements fermes pris dans la lutte contre la pauvreté et pour la préservation de la planète », écrit le journal.
Maderpost / Aps