Le récent rachat de Twitter par Elon Musk représente-t-il une menace pour la sécurité nationale américaine ? La question a été posée à Joe Biden lors d’une conférence de presse mercredi à la Maison Blanche. Le président américain a répondu que certains des soutiens financiers du milliardaire méritent que l’on se penche dessus.
ETATS-UNIS – Les mots sont choisis avec soin, mais Joe Biden ne fuit pas la question. « Je pense que la coopération d’Elon Musk et/ou les relations techniques avec d’autres pays, méritent d’être examinés », a répondu mercredi 9 novembre le président américain lors d’une conférence de presse.
La question posée au président américain concernait l’implication du prince saoudien Al-Walid bin Talal dans le rachat de Twitter par le patron du constructeur automobile Tesla. Le prince a apporté au fonds d’investissement créé à cet effet les 35 millions d’actions qu’il détenait dans le réseau social, devenant ainsi le deuxième actionnaire du groupe après Elon Musk.
Peu de temps après le rachat de Twitter, fin octobre, le sénateur démocrate Chris Murphy avait estimé, dans un tweet que « nous devrions nous inquiéter du fait que les Saoudiens, qui ont clairement intérêt à réprimer l’expression politique et peser sur la politique américaine, sont désormais le deuxième propriétaire d’une grande plateforme de réseaux sociaux ». Le sénateur annonçait par ailleurs demander au comité sur les investissements étrangers du Sénat d’ouvrir une enquête sur « les implications en matière de sécurité nationale du rachat de Twitter par l’Arabie saoudite ».
Intérêts géopolitiques
Les Saoudiens ont-ils intérêt à peser sur la politique américaine ? À ce stade, Joe Biden ne se prononce pas, mais selon lui, la question mérite d’être examinée. Qu’Elon Musk « fasse ou non quelque chose d’inapproprié, et je ne sous-entends pas que c’est le cas, cela mérite d’être examiné, c’est la seule chose que je peux en dire ».
Restent les commentaires d’Elon Musk sur les sujets ultra-sensibles. Rendre la Crimée à la Russie pour réparer l’erreur historique, réunir Taïwan à la Chine au nom de l’unité nationale chinoise… Ce genre de tweet trouve une oreille attentive à Moscou et à Pékin. Sachant que la Chine est le premier marché de Tesla où le groupe dispose aussi d’une usine à Shanghai.
Maderpost / AFP