Les quotidiens parvenus samedi à l’APS traitent principalement de la non-réintégration de l’opposant Ousmane Sonko dans les listes électorales, un sujet qui provoque une levée de boucliers des avocats du leader de l’ex-parti Pastef contre la Direction générale des élections (DGE).
REVUE DE PRESSE – Le président du Tribunal d’instance de Ziguinchor (sud) avait ordonné, le 12 octobre dernier, à la DGE de réinscrire M. Ousmane Sonko sur les listes électorales, ce qui lui permettrait de disposer de fiches de parraines pour la présidentielle de février prochain.
L’opposant avait été radié des listes électorales suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme et à son incarcération depuis le 31 juillet pour plusieurs chefs d’accusation, dont « appel à insurrection ».
Ses avocats ont contesté cette décision du ministère de l’Intérieur devant un tribunal de Ziguinchor, ville dont il est maire et où il était inscrit sur les listes. Ils ont obtenu cause, le juge ayant déclaré « nulle » la radiation de M. Sonko et ordonné son rétablissement, avec « effet immédiat », selon ses conseils.
Sur la base de ce jugement, la Direction générale des élections devrait remettre des fiches de parrainage au mandataire de M. Sonko pour la préparation de sa candidature, mais les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur lui ont jusque-là opposé une fin de non-recevoir.
« Il n’y a pas de décision définitive » de la part de la justice, fait valoir le directeur général des élections, Tanor Thiendella Fall, dans des propos rapportés par le journal Le Quotidien. Les conseils du maire de Ziguinchor lui répondent par le même canal : « La délivrance des fiches [de parrainage] doit être immédiate » après la décision du tribunal de Ziguinchor.
La DGE « dit rester à l’écoute de la Cour suprême, à propos du pourvoi en cassation annoncé par l’Etat dans le dossier relatif à l’annulation de la radiation de Sonko des listes électorales. Elle estime qu’il n’y a pas encore de décision définitive dans cette affaire », écrit Le Quotidien.
Selon Vox Populi, la DGE « s’accroche au recours des avocats de l’Etat » et promet que « l’Etat du Sénégal se conformera à la décision rendue comme il l’a toujours fait », au terme de ce processus. Walfquotidien note que le maire de Ziguinchor va devoir « prendre son mal en patience ».
« Pour motiver son refus [de lui remettre des fiches de parrainage], la Direction générale des élections affirme que l’Etat du Sénégal a décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui », arguant que par conséquent, « il n’y a pas encore de décision de justice définitive sur cette affaire de radiation », ajoute le même journal.
Sauf que les arguments de la Direction générale des élections peinent à convaincre, selon les quotidiens, à l’image de L’As, qui affiche : « Tirs groupés sur la DGE ». « Les avocats de Sonko menacent de porter l’affaire devant les hautes juridictions », souligne L’As, qui évoque surtout les réactions de figures reconnues de la société civile, dont Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center.
« Tanor Thiendella Fall devrait être limogé », dit M. Tine, pendant que d’autres « recadrent » le directeur général des élections, comme Birahim Seck et Cheikh Tidiane Dièye, également des figures de la Société civile, le dernier nommé étant en plus un partisan de Ousmane Sonko. Ce qui corrobore l’affirmation de Source A selon laquelle « Pastef et la Société civile enragent ».
« Haro sur la DGE », renchérit Sud quotidien, selon lequel la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi récuse désormais Tanor Thiendella Sidy Fall, alors que Seydi Gassama de la section sénégalaise de Amnesty International « déplore ‘l’instrumentalisation flagrante et sans limite de l’Etat ».
Le Premier ministre Amadou Ba, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) au pouvoir, poursuit pendant ce temps sa « tournée économique » dans le nord du pays, loin de toute cette polémique. « D’énormes potentialités à exploiter » dans cette partie du pays, constate le quotidien Le Soleil.
Amadou Ba « sur les chantiers du nord », indique Enquête. « Le CRD spécial sur la situation économique de Saint-Louis a mis l’accent sur l’éducation et la santé », rapporte le journal, selon lequel l’état de délabrement des écoles de Saint-Louis « inquiète acteurs et autorités ».
Maderpost / Aps