Les derniers réglages entre l’administration et la classe politique en perspective des opérations de parrainage pour la présidentielle de 2024 sont actés. Pour cause, un atelier de partage sur le thème « innovations apportées au Code électoral à l’initiative de la Direction générale des élections a été organisé hier, lundi 2 octobre, à Dakar, en présence de tous les mandataires nationaux ou coordonnateurs des partis politiques légalement constitués ou coalitions de partis politiques et les personnes indépendantes désirant concourir à l’élection présidentielle. Ayant pour objet de partager avec ces plénipotentiaires les nouvelles innovations apportées au Code électoral, cette rencontre organisée à la suite de la remise des fiches de collecte des parrainages a été l’occasion pour les représentants des candidats à la candidature de remettre sur la table la problématique des doublons externes à laquelle, disent-ils, il faut trouver une solution.
PARRAINAGE – Dans la foulée de la remise des fiches de collecte des parrainages aux mandataires nationaux ou coordonnateurs des partis politiques légalement constitués ou coalitions de partis politiques et les personnes indépendantes, la Direction générale des élections a organisé un atelier de partage sur le thème « Innovations apportées au Code électoral ». « La DGE nous a invité aujourd’hui pour nous parler des différentes innovations. Comme vous l’avez suivi depuis le vendredi passé, c’est à deux niveaux à savoir l’élément discriminant qui a changé. On est passé de la taille, maintenant, on parle de la date d’expiration de la carte nationale d’identité. Le deuxième élément, c’est que chaque candidat a un numéro sur sa fiche et que cette fiche-là, ne peut pas changer », a souligné Massaine Papa Gueye, mandataire de la ‘’coalition pour un Sénégal nouveau’’ du candidat déclaré El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao.
Toutefois, le coordonnateur national pour le parrainage du candidat déclaré, El Hadji Mamadou Diao, a confié que lors de cet atelier, les discussions ont porté plus sur la question des doublons. « Les discussions ont tourné surtout aujourd’hui autour des doublons. Vous avez vu que beaucoup de candidats comme Bougane Guèye, Malick Gakou n’ont pas pu être candidats à l’élection présidentielle de 2019, parce que c’était des problèmes de doublons », a-t-il rappelé. Avant de poursuivre en expliquant que : « Des fois, c’est des doublons internes, dès fois, c’est des doublons externes. Je viens de la DGE ce matin et on était à 160 candidats et les gens sont toujours là-bas en train de déposer. Si on procède au tirage au sort au niveau du Conseil Constitutionnel, les premiers seront les mieux servis, parce que quand tu es premier, tu n’as pas de problème de doublons externes, tu peux avoir des doublons internes, et ça, tu peux changer». Le coordonnateur national pour le parrainage de Mame Boye Diao a par suite suggéré à ce que tous les candidats soient traités au même pied. « Nos camarades qui étaient là, en tant que mandataires, ont dénoncé cette injustice-là en disant que les doublons externes, il faut qu’on trouve une solution et si quelqu’un a des doublons externes, que nous tous nous soyons au même pied et qu’on aille chercher des compléments ».
Abondant dans le même sens, Mahamed Mounirou Sy, représentant national de la coalition Jotna2024 de l’ancien Premier ministre et candidat déclaré Mahammed Boun Abdallah Dionne, a trouvé quant à lui navrant et pas trop égalitaire la problématique des doublons externes. Et d’indiquer : « Quand il y a doublons externes, c’est à dire un parrain qui parraine trois ou quatre candidats, et que le premier candidat qui a déposé profite de ce parrain, les autres, c’est à eux d’aller chercher des remplacements, parce que le premier est déjà validé. Je trouve ça un peu navrant et pas du tout égalitaire». C’est pourquoi de l’avis du coordonnateur national de la coalition dirigée par l’ancien Premier ministre, « On devait les supprimer tous et pousser les autres à aller chercher des remplaçants au niveau des doublons externes. C’est ça qui était plus démocratique».
Le coordonnateur de la coalition dirigée par l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Dionne a par ailleurs relevé un autre problème lié à la circonscription qui, d’après lui, n’est plus une colonne. Pour Mounirou Sy, « La circonscription n’est plus en colonne. Maintenant, il y a une circonscription communale qui intègre la région. Et chaque région aura au moins 2000 parrains et il faut au moins 7 régions sur les quatorze en plus de la diaspora. Mais ce qu’il faut retenir à ce niveau, c’est qu’on a voulu aider mais pas trop. Parce que quand vous êtes dans une commune qui s’appelle Dakar, sur la fiche, vous êtes un peu embêtés. Parce que Dakar Plateau n’est pas la Médina. Or, on ne vise que la région. »
De son point de vue, « la circonscription communale pouvait être élaguée, pour ne se limiter qu’à la région, parce que finalement, on ne compte que la région. Mais ‘’dura lex sed lex’’. La loi, elle est telle quelle, on l’applique comme ça », s’en remet-il.
Me Daouda Ka, mandataire national du candidat Aly Ngouille Ndiaye a quant à lui porté son plaidoyer sur la question informatique. « Nous sommes des politiques et il y a une partie qui nous échappe. C’est la partie informatique, parce qu’on nous a donné une clé USB. On nous demande de ne pas la toucher, de ne pas la modifier. J’ai suggéré à la Direction générale des élections qu’on offre une séance de formation à ces informaticiens qui sont chargés de faire la saisie».
Pour rappel, la Direction générale des élections a procédé le 29 septembre dernier à la remise des fiches de collecte des parrainages pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ainsi, à la date d’aujourd’hui, le nombre de candidats à la candidature est estimé à plus de cent soixante.
Maderpost / Sud Quotidien