Quittant le statut d’assemblée législative de la République du Sénégal pour se muer en Assemblée nationale le 20 août 1960 avec la loi n° 60-44 du 20 août 1960, la deuxième institution du Sénégal a vu, au fil des années, le nombre de ses parlementaires évoluer en fonction de la population, avec des profils assez variés.
ASSEMBLEE NATIONALE – Du président Lamine Guèye (1960 à 1968), à Amadou Cissé (1968 à 1983), Habib Thiam de 1983 à 1984, Daouda Sow (1984 à 1988), Abdou Aziz Ndaw (de 1988 à 1993), Youssou Diagne (2001 à 2002), Pape Diop (2002 à 2007), Macky Sall (2007 à 2008), Mamadou Seck (2008 à 2012), jusqu’à Moustapha Niasse (2012 à nos jours), plusieurs présidents se sont succédé.
Aujourd’hui, le nombre de sièges reste intact, mais, une volonté de changement semble se manifester de plus en plus. L’Assemblée a-t-elle besoin de sang neuf pour mener à bien sa mission ? Pour ces élections de juillet 2022, que pouvons-nous attendre de cette nouvelle vague qui veut s’imposer au niveau de la deuxième institution ? Comment procéder à un choix judicieux pour ne pas se tromper de représentants du peuple ?
L’Assemblée nationale détient le pouvoir législatif et vote seule la loi. Elle a aussi en charge le contrôle de l’activité gouvernementale et peut provoquer également la démission du gouvernement par le vote, bien entendu, d’une motion de censure. Elle constitue une instance particulière dans la marche des affaires politiques du Sénégal. Ainsi, plusieurs jeunes, aminés par un désir ardent de changement, veulent apporter leur contribution par le biais de leur engagement parlementaire.
Après les résultats obtenus aux élections locales, certains jeunes estiment que l’Assemblée nationale est le deuxième jalon pour perpétuer cet élan de renouvellement. Mais comment s’imposer au niveau de cette instance politique ?
Avec des figures très connues du public, notamment le leader de Jammi Gox Yi, Fadel Barro, Pape Djibril Fall du mouvement «les serviteurs», Guy Marius Sagna, Marième Soda Ndiaye (pour ne citer que ceux-là), il est clair que la jeunesse veut bien se faire entendre. Mais s’il est bien de penser aux profils de jeunes que devrait-on valoriser pour changer concrètement la configuration de l’Assemblée décriée malgré la présence de certains hommes politiques expérimentés comme Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye, Mamadou Lamine Diallo, etc…?
Aujourd’hui, face à ce désir de changement conduit par cette vague de jeunes, se trouve un autre pôle émergent dans lequel on retrouve un ancien ministre de l’Energie, deux anciens parlementaires, un ancien directeur général de la Sones et un ancien juge sans oublier, le physicien, Théodore Monteil. Par ailleurs, il existe d’autres forces émergentes qui ont les mêmes motivations politiques.
Cependant, comme nous l’ont signifié nos deux analystes politiques Ibrahima Bakhoum et Mamadou Sy Albert, « cette vague de jeunes, imprégnée dans cette expérience qui émanait de cette coalition Aar Sénégal, pourrait être profitable à l’assemblée nationale. » Avec cette qualité reconnue dans la coalition Aar Sénégal alliée à un discours corrosif qui a fini par s’imposer, l’Assemblée nationale peut bien espérer de la qualité dans les débats.
En effet, la démarche des partis traditionnels dans la gestion des politiques publiques, aujourd’hui, fait face à ce discours porté par une masse qui veut marquer sa présence dans la deuxième institution du Sénégal.
C’est ce que nous semble expliquer l’analyste politique au téléphone de Dakaractu : « Ces anciens partis sont à la limite, allergiques au discours d’une certaine élite. Comme par exemple, celui d’un Thierno Alassane Sall. À la place où ces partis jouent sur l’argent et le pouvoir d’influence, ceux d’en face, portent un discours plutôt axé sur les valeurs républicaines, la compétence, l’expertise etc… »
Cette 14e législature promet un conflit de générations au regard du score que pourront obtenir ces mouvements qui portent des idéaux porteurs de changements attendus. L’espoir d’un renouvellement peut bien s’imposer, mais le peuple sera-t-il en mesure d’identifier et de porter à l’assemblée les parlementaires « tant attendus » ?
Maderpost / Dakaractu