Au Vatican, le pape François a rendu publique ce mardi 1er juin une importante réforme du droit de l’Église pour punir les délits graves, notamment sexuels. Un remaniement profond des textes attendu depuis longtemps.
VATICAN – Avec notre correspondante à Rome, Blandine Hugonnet. C’est un changement ferme et sans précédent que le pape François a fait inscrire noir sur blanc, avec cette réforme du droit de l’Église : tout un nouveau chapitre de lois décrit désormais explicitement les crimes contre la vie, la dignité et la liberté humaine. Il s’agit des crimes sexuels et des abus de pouvoir, commis par les religieux sur des mineurs ou des personnes en état de faiblesse, mais aussi par les laïcs au sein de l’Église.
Des sanctions sont aussi ajoutées contre la possession d’images pédopornographiques. Ce sont des modifications lourdes de sens : désormais, aux yeux de l’Église, un prêtre pédophile n’aura pas simplement manqué de respect à son vœu de célibat, mais aura bien commis un crime.
Le changement majeur est de ne plus considérer la pédocriminalité comme un manquement à l’engagement religieux du prêtre (…) mais comme un crime contre la vie…
Pour le Vatican, cette réforme doit permettre une meilleure application des peines, parfois laissée à la discrétion d’évêques peu rigoureux. Alors que ce volet pénal n’avait été révisé depuis Jean-Paul II, en 1983, c’est une réforme qui était nécessaire, estime le pape François lui-même, « pour éviter des maux plus graves et apaiser les blessures causées par la faiblesse humaine ». Dans un contexte de scandales sexuels ces dernières années, cette réforme, était attendue depuis longtemps par les victimes de crimes sexuels au sein de l’Église. Elle sera appliquée dès le mois de décembre prochain.
Maderpost / Rfi