La ville de Ziguinchor a été hier soir, le théâtre de violences physiques et verbales entre partisans de Doudou Ka et ceux de Ousmane Sonko de Pastef. «L’Obs» revient sur le film des affrontements ayant occasionné plusieurs blessés, dont trois graves, au quartier Boucotte de Ziguinchor, devant le domicile de Doudou Ka, responsable politique de l’Alliance pour la république (Apr).
ZIGUINCHOR – La violence a été sanglante hier à Ziguinchor. Les choses se sont déroulées vite. Très vite même. Entre des militants du parti Pastef/Les Patriotes et ceux du leader de l’Alliance pour la république (Apr), Doudou Ka, l’adversité a viré au pugilat occasionnant plusieurs blessés graves. C’est aux environs de 17 heures 30 mn que le chef de file du parti Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, accompagné de quelques militants et de sa garde rapprochée, a franchi le portail du siège de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) de Ziguinchor au quartier Boucotte, à quelques mètres de la maison familiale du responsable de l’Apr, Doudou Ka. Ousmane Sonko qui séjourne, depuis quelques jours (vendredi dernier), dans la zone sud du pays, était venu répondre à une invitation de l’Unacois. Le bureau local de l’Unacois recevait le patron de Pastef et sa délégation dans le cadre de son programme d’audition des potentiels candidats à la mairie de Ziguinchor. Une tradition que le bureau local de l’Unacois perpétue depuis plusieurs décennies et qu’il est en train de renouveler en perspective des prochaines élections locales du 23 janvier 2022. «C’est quand Ousmane Sonko et ses accompagnants sont entrés dans le siège de l’Unacois que quelques gens se sont rassemblés devant chez Doudou Ka et ont commencé à crier : ‘’violeur, violeur‘’. Les minutes s’égrenaient et la foule se renforçait de plus en plus. Face à ce tohu-bohu indescriptible, des responsables de l’Unacois sont sortis pour calmer la foule. Mais c’était sans compter avec la détermination des partisans de Doudou Ka de perturber la rencontre. Tenus dans une sorte de guet-apens et ne se sentant plus en sécurité, Ousmane Sonko et ses accompagnants ont essayé de quitter les lieux. Mais devant la foule qui s’est fortement renforcée, la garde rapprochée de Sonko a usé des coups de sommation pour se frayer un chemin. Au début, Sonko n’était pas entré dans son véhicule. Il voulait quitter les lieux à pied. Après quelques pas, face à la menace grandissante, sa garde rapprochée l’a obligé de monter à bord. Plus de 300 jeunes ont encerclé le véhicule de Sonko qui a été complètement caillassé», confie le correspondant de la Radio futurs médias (Rfm) à Ziguinchor, Lamine Ba, qui était sur les lieux.
«Plusieurs blessés, dont trois graves, évacués à l’hôpital»
Notre confrère qui a vécu les affrontements renseigne que les jeunes ont ensuite attaqué le siège de l’Unacois. Plusieurs blessés, dont trois graves, par arme blanche, ont été évacués à l’hôpital régional de Ziguinchor. Joint par L’Observateur, notre confrère fait savoir que les affrontements ont duré plusieurs heures et si la garde rapprochée de Ousmane Sonko n’avait pas utilisé les coups de sommation, le leader de Pastef et ses partisans n’allaient pas quitter de sitôt et indemnes le siège de l’Unacois. «On dirait qu’ils étaient séquestrés par la foule. C’était un guet-apens. Il y avait beaucoup de jeunes avec des armes blanches et prêts à en découdre avec les militants de Pastef. La police a tardé à venir», ajoute-t-il. Cependant, durant tout ce désordre et cette confusion, notre confrère précise qu’il n’a pas vu l’ombre du Directeur général de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) sur les lieux. C’est quand Sonko et ses accompagnants sont partis, que Doudou est arrivé sur les lieux. «Mais quand j’ai échangé avec des partisans de Doudou Ka, ils m’ont confié que c’est grâce à l’appel au calme que leur a lancé leur leader, qu’ils ont accepté de laisser Sonko et sa délégation partir. Vrai ou faux, je ne sais pas», ajoute-t-il. Non sans se désoler de cette nouvelle escalade de la violence dans la zone sud du pays à près de trois mois des élections locales du 23 janvier 2022.
Cette violence à Ziguinchor entre partisans de Doudou Ka et de Ousmane Sonko, inquiète le bureau local de l’Unacois. Contacté par L’Observateur, Mandoumbé Seck, coordonnateur local de l’Unacois, renseigne que tous les leaders politiques qui aspirent à diriger la mairie ont le droit de répondre ou de ne pas répondre aux auditions. Mandoumbé Seck : «Nous organisons ces auditions pour avoir une idée du programme de chaque leader. Ce, dans le seul but d’accompagner le développement de la zone. Nous ne sommes pas dans la politique, mais dans le développement. C’est pourquoi nous dénonçons ce qui s’est passé ici. Nous le condamnons fermement.»
Maderpost / Igfm
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