La tragi- comédie que nous venons de suivre à travers le soi-disant dialogue national organisé ces 26 et 27 février 2024 au CCIAD de Diamniadio nous a replongé dans le cœur d’une pièce théâtre qui a la particularité de mettre en exergue le pathétique, et le burlesque, jugez-en par les tenues, et le sentimentalisme dans des situations fort inattendues.
TRIBUNE – Le spectacle voudrait que l’on soit muet au moment où on aimerait être sourd pour ne pas entendre, encore moins voir les scènes burlesques qui se sont déroulés dans l’enceinte du Centre.
Le décor est bien campé si on se réfère à ce qui s’est passé ces 26 et 27 février 2024 au CCIAD de Diamniadio à l’occasion du prétendu dialogue national.
A défaut de surdité, hélas, on aurait souhaité l’être pendant ces sinistres instants, nous avons avec beaucoup d’amertume tendu l’oreille et ouvert les yeux pour voir le spectacle.
Il nous rappelle à bien des égards l’œuvre de Eugène Ionesco, Le Roi se meurt, publiée en 1962.
Le paraphrasant, on serait tenté de dire que : ” Le Président se meurt”. Entendons-nous bien, il s’agit non d’une mort physique mais une mort symbolique de la fin de son mandat.
Dans cette pièce, le roi Bérenger 1er, va bientôt mourir.
Malheureusement il est le seul à ne pas le savoir.
C’est exactement comme le Président Macky SALL et ses acolytes qui sont les seuls à nier l’évidence : la fin inéluctable du mandat présidentiel le 02 avril 2024.
Même quand des personnages sensés essayent de les raisonner, ils restent intraitables.
Dans la pièce de théâtre, c’est le cas de la Reine Marguerite, première épouse du roi, de son médecin, homme de science qui prône la raison avant toute chose.
Ces personnages sont incarnés dans notre contexte actuel par le Conseil constitutionnel qui est chargé du respect de notre Charte fondamentale.
Juliette fait office de femme de ménage, d’infirmière, de jardinière et de cuisinière. Elle représente le peuple qui incarne la raison, le réalisme, la lucidité.
Elle renvoie au peuple sénégalais et à tous ceux qui sont épris de paix et de justice.
Le roi ou le Président semble ne jamais s’être vraiment intéressé à elle, ce qui est représentatif du pouvoir qui n’écoute pas le peuple.
Le garde, symbole de la puissance du roi peut être assimilé au ministre Samba SY, et à toutes les voix discordantes à l’intérieur de la mouvance présidentielle, qui ne répond plus aux ordres du chef.
Ce qui est très révélateur et symbolique de la chute du roi !
En effet, le roi va mourir à la fin de la pièce et le Président Macky SALL le 02 avril 2024.
Comme le temps ne revient pas sur ses pas, rendons-nous à l’évidence et ayons les pieds sur terre.
Sinon la tragi-comédie que nous vivons risquerait alors de finir d’être une farce de mauvais goût avec des allures mêmes d’une tragédie qui si l’on n’y prend garde risque de porter atteinte à la paix et à la stabilité de notre pays.
El Hadji Abdou dit Mara WADE
Secrétaire national chargé de la Communication du Grand Parti
Maderpost