Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT, majorité) invite “toutes les forces politiques”, ainsi que les différents segments de la vie sociale et religieuse du Sénégal, “à cautionner sans réserve” le dialogue préconisé par le chef de l’Etat “pour préserver notre pays du chaos et pour maintenir voire raffermir l’exception sénégalaise en Afrique”, indique-t-il dans une résolution de son dernier comité central.
PRESIDENTIELLE – Le comité central du PIT s’est réuni en session ordinaire le 18 février dernier, pour notamment écouter et discuter d’un “important rapport” de son bureau politique portant “sur l’analyse approfondie de la situation politique nationale marquée par une grave crise politico-judiciaire inédite et complexe, liée à l’élection présidentielle”.
“Analysant la situation du pays, le comité central constate avec regret que la grave crise politique a été provoquée et nourrie par diverses manœuvres entreprises pour le report de l’élection présidentielle, en violation des dispositions de la Constitution, fondement de la République”, peut-on lire dans une résolution.
Le comité central du PIT “considère que le non-respect des prérogatives des institutions de la République a gravement contribué à la genèse et au développement de cette crise politique”, laquelle, “tout en ébranlant la République dans ses fondements, a menacé du coup la stabilité des Institutions, la paix civile et exposé le pays à une aventure dangereuse”.
En “prenant la pleine mesure des dangers encourus du fait de cette situation aussi grave qu’inédite”, il “se réjouit de la sage décision du Conseil Constitutionnel en date du 15 février 2024”, qui “abroge toutes les dispositions non conformes à la Constitution et demande explicitement aux autorités compétentes de tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais”.
Selon la résolution rendue publique par le comité central du PIT, “cette invite à revenir à la légalité constitutionnelle, actée et acceptée par le président de la République, est une solution de sortie de crise”, et “traduit, en même temps, la réalité forte de la prévalence de l’État de droit dans notre pays”.
Le comité central salue l’engagement du président de la République “à exécuter pleinement la décision du Conseil constitutionnel. Dans le même élan, et pour résorber la crise”, il “engage le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal à participer activement aux initiatives” du chef de l’Etat, “en vue de l’organisation d’une élection présidentielle apaisée, libre, démocratique et transparente”.
De même, invite-t-il “toutes les forces politiques, celles de la société civile (expression en principe d’une vraie citoyenneté préoccupée de stabilité), les centrales syndicales (soucieuses en toute circonstance de l’intérêt des travailleurs) et les autorités religieuses et coutumières (garantes de la paix sociale et civile), à cautionner sans réserve ce nécessaire dialogue pour préserver notre pays du chaos et pour maintenir voire raffermir l’exception sénégalaise en Afrique”.
Dans un message radiotélévisé à la nation, le président Macky Sall avait annoncé avoir décidé d’annuler son décret convoquant les électeurs aux urnes pour la présidentielle initialement prévue le 25 février.
Il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
L’Assemblée nationale a voté, deux jours plus tard, une proposition parlementaire reportant le scrutin présidentiel au 15 décembre prochain.
Le Conseil constitutionnel a jugé contraire à la Constitution la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle.
Il a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février, tout en invitant les autorités concerner à organiser la présidentielle ”dans les meilleurs délais”.
Maderpost / Aps