Le Nigeria a réaffirmé son engagement à maintenir des relations étroites avec le Niger malgré les tensions régionales, soulignant l’importance de la coopération bilatérale, notamment dans la lutte contre le terrorisme, et rejetant fermement les accusations de collusion avec la France pour déstabiliser le Niger.
NIGERIA-NIGER – Dans une interview accordée à Al Jazeera, le général Christopher Musa, Chef d’état-major de la Défense nigérian, a clarifié la nature des relations entre le Nigeria et le Niger à la suite des récentes tensions liées au coup d’État.
« Les gens pensaient que c’était le Nigeria contre le Niger. Le Nigeria n’a aucun problème avec le Niger. Nous partageons une frontière de 1 500 kilomètres », a déclaré le général Musa, mettant en avant les liens profonds entre les deux pays. « Trois à sept États nigérians ont des affinités culturelles et religieuses avec eux. Nous ne pouvons donc pas nous permettre d’être ennemis », a-t-il souligné.
En ce qui concerne les efforts de lutte contre le terrorisme, le chef militaire nigérian a insisté sur l’engagement mutuel des deux pays, notant qu’« ils sont très engagés parce qu’ils savent tous que nous devons le faire ; ensemble, nous sommes plus forts. Si vous êtes seul, vous serez exposé. »
Le général Musa a également mentionné sa récente visite au Niger et sa rencontre avec son homologue nigérien, soulignant l’importance de « continuer à travailler ensemble ». Malgré le retrait du Niger de la Cédéao, en compagnie du Mali et du Burkina, il a rappelé la nécessité de maintenir des accords bilatéraux entre les deux pays, notamment dans le cadre de la Force multinationale mixte, qu’il considère comme « un succès » parmi toutes les opérations régionales.
Fin décembre, le gouvernement nigérian a fermement démenti les accusations du président du Niger, le général Abdourahamane Tiani, concernant une prétendue collusion avec la France pour déstabiliser son pays. Dans un communiqué du ministre nigérian de l’Information parvenu à APA, Abuja a « fermement » rejeté les affirmations formulées par le dirigeant nigérien dans une interview avec Télé Sahel le 25 décembre, les qualifiant de « sans fondement » et « imaginaires ».
Le président nigérien avait accusé le Nigeria d’héberger une base terroriste à Lakurawa, dans l’État de Sokoto, en collaboration avec la France. Le gouvernement nigérian a, quant à lui, mis en avant ses efforts de lutte contre le terrorisme, citant la récente opération « Forest Sanity III », spécifiquement dirigée contre la menace de Lakurawa. « Le Nigeria n’a jamais conclu d’alliance ouverte ou secrète avec la France – ou tout autre pays – pour parrainer des attaques terroristes ou déstabiliser la République du Niger », a insisté le communiqué, rappelant l’engagement historique du pays pour sa souveraineté et son refus d’héberger des bases militaires étrangères.
Le ministre a réaffirmé le soutien de son pays à une coopération régionale renforcée, citant des projets communs tels que le gazoduc transsaharien et la liaison ferroviaire Kano-Maradi. Il a appelé le Niger à privilégier un « dialogue constructif » plutôt que de diffuser des « accusations sans fondement ».
En soutenant Abuja contre ce qu’elle qualifie d’« accusations infondées », la Commission de la Cédéao, dans un communiqué séparé, a mis en avant les « succès récents » de la Force multinationale mixte (MNJTF), dirigée par le Nigeria, comme preuve de l’engagement du pays envers la paix régionale.
L’organisation régionale « rejette toute suggestion selon laquelle un pays aussi généreux et magnanime deviendrait un parrain du terrorisme » et appelle tous les États de la région à « s’abstenir de faire des accusations non étayées par des preuves ».
Maderpost / Apa