Le Premier ministre Amadou Ba a procédé, mardi, à l’inauguration du Musée-mémorial “Le Joola” érigé sur les berges du fleuve Casamance, à Ziguinchor (sud), a constaté l’APS.
LE JOOLA- Les autorités sénégalaises avaient lancé en décembre 2019, à Ziguinchor, les travaux de construction de cet édifice longtemps réclamé par les familles des victimes et rescapés du naufrage du bateau Le Joola. L’infrastructure érigée en hommage aux victimes du naufrage du bateau “Le Joola”, a coûté trois milliards de francs CFA.
Au total, 1.863 personnes ont péri dans le naufrage du bateau Le Joola dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002, au large des côtes gambiennes. Seuls 63 rescapés ont été dénombrés, selon un bilan officiel publié après ce drame considéré comme l’une des plus grandes catastrophes maritimes civiles.
“Ce Musée-mémorial nous aidera à vivre dans la conscience de la nécessaire préservation des valeurs qui sauvent des peurs et qui encouragent les actions pensées, ordonnées, rigoureusement évaluées au bénéfice de la communauté”, a déclaré le Premier ministre.
Selon lui, « l’enjeu permanent, c’est de tirer les bonnes leçons et de mettre en pratique ces leçons prescrites, les recettes élaborées ». Car, a-t-il dit, « c’est sur l’homme sénégalais qu’il faut agir pour aider à sa mobilisation dans l’effort et la rigueur, dans le choix de vie responsable ».
« C’est le lieu de redire avec force que la mémoire ne vit que dans la paix. Et ce musée de nos mémoires doit être un pas supplémentaire vers la paix définitive dans cette belle Casamance. Nous en avons les moyens et la volonté. Les immenses potentialités de cette région sont un levier stratégique pour sa transformation en un pôle de richesse et de croissance qui fera de la Casamance l’avenir du Sénégal », a soutenu le chef du gouvernement, en présence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, des autorités administratives et territoriales et des membres du gouvernement.
Pour lui, « le Mémorial Joola développera une didactique du souvenir créatif, celui qui enseigne à être et à se penser parmi les autres, responsables de soi et de chacun des éléments composant la communauté, et pas seulement les êtres humains, mais également les autres éléments immatériels, constitutifs de notre patrimoine ». Car, selon Amadou Ba, « le naufrage du bateau est un signal du danger qui pèse sur l’ensemble de la structure sociale si ne sont érigées les barrières mentales robustes contre les dérives ».
Il a assuré que l’État du Sénégal ne ménage aucun effort « dans l’entreprise salvatrice de veiller à faire appliquer les leçons tirées de ce naufrage ».
« Du point de vue des infrastructures et équipements, des conditions optimales de la mobilité, de l’éducation et du suivi des différents axes de construction et de remédiation, rien ne sera laissé au hasard », a promis M. Ba.
Le Mémorial Joola, a t-il fait observer, est « debout sur le sol ferme, face au fleuve, sur le chemin de la mer ». « Il est bâti pour résister au temps et aux intempéries tout en portant, dans sa vigueur et sa rigueur, les souplesses qu’exige un monde qui change dans une société composée en grande majorité de jeunes. Le mémorial sera assurément une école, un livre ouvert et un film d’anticipation », a dit le premier ministre.
Il a par ailleurs annoncé qu’une équipe « compétente et dynamique » sera mise en place. « Des travaux seront régulièrement menés pour améliorer les contenus et adapter le Mémorial à la modernité », a ajouté le Premier ministre qui a également inauguré le poste de santé de Fanda, un village de la commune de Niaguis.
Cette infrastructure sanitaire est construite par le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA).
Maderpost / Aps