Dans le cadre de la tenue de la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024, le Groupe de Recherche et d’Appui-Conseil pour la Démocratie Participative et la Bonne Gouvernance (GRADEC) a organisé hier, jeudi 11 janvier 2024, une cérémonie de lancement de son projet dénommé « Wadial élection ci jamm ».
PRESIDENTIELLE 2024 – A cet effet, GRADEC a présenté son plan de campagne de sensibilisation sur les violences électorales. La rencontre a vu la présence de certains membres de la société civile notamment Alioune Tine d’Afrikajom center et de la CENA.
« Préserver la paix et la stabilité, maintenir la cohésion sociale : un devoir pour chaque citoyen ». C’est en tout cas ce que vise le Groupe de Recherche-Conseil pour la Démocratie Participative et la bonne gouvernance (Gradec), à travers son projet « Wadial élection ci jamm », à moins d’un mois et demi de la présidentielle du 25 février 2024.
Selon Ababacar Fall, Secrétaire général du Gradec, « ce projet que nous mettons en œuvre intervient dans un contexte préélectoral marqué par des tensions politiques et inquiétant pour l’ensemble des acteurs politiques mais également les amis et partenaires du Sénégal, sur les risques de violences préjudiciables à notre vivre ensemble et à notre stabilité ». Et le SG du Gradec de souligner que « les scènes de violence que nous avons connues ces dernières années avec leur lot de destruction et de morts sont encore présentes dans nos esprits et nous enseignent que la recherche de la paix n’a pas de prix. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu comme nous l’avons fait en 2022, à l’occasion des élections territoriales et législatives, avec le soutien du Canada, à apporter notre contribution à l’édifice de construction et de consolidation à travers des activités que nous menons déjà et ce jusqu’à la veille du scrutin afin que notre pays puisse sortir de cette période de turbulence »
Cependant, poursuit le Secrétaire général du Gradec « le concept de «wadial élection ci jamm » dans le contexte actuel, « est donc révélateur aujourd’hui de la situation que nous vivons. Depuis 2021, notre pays a connu des moments de violences politiques extrêmement violentes. Sur la base de tout ça .et des tensions qui ont continué depuis et par rapport à la judiciarisation des conflits politiques, à toutes ces menaces qui pèsent sur le processus électoral, nous avons donc jugé qu’il fallait prendre les devants et essayer donc de travailler pour la mise en place d’un environnement susceptible de favoriser la tenue d’une élection crédible et paisible. Comme nous l’avons dit, la violence sape les fondements d’une nation et les élections sont toujours des moments d’une tension, de déchirure et des moments de fractures sociales au sein de nos communautés ». Ainsi, ajoute M. Fall « si nous regardons de ce qui se passe en Afrique, nous devons en tirer les leçons et vraiment travailler à ce que l’environnement politique soit pacifié dans le pays. Et qu’on puisse parvenir à des élections avec zéro violence. C’est ça notre souhait et notre ambition. Et nous y travaillons en rapport avec des partenaires comme l’Ambassade du Canada et le PNUD (programme des Nations unies pour le développement) ».
Et de poursuivre : « Il y a d’autres actions qui vont suivre telles que la campagne de communication soutenue par nos partenaires à travers les médias sociaux pour vraiment toucher le maximum de jeunes garçons et de jeunes filles. Parce que c’est les jeunes qui sont auteurs et en même temps victimes des violences. Donc, nous devons les sensibiliser. C’est pourquoi nous devons faire cette vaste campagne. Mais en plus de ça, nous allons déployer des équipes de moniteurs que nous avons formés qui seront sur le terrain dans un certain nombre de localités déjà identifiées qui constituent des zones à risque. Ainsi, ces moniteurs seront dans ces localités nos yeux et nos oreilles pour un peu surveiller le climat électoral, relever tout ce qui est incident de nature à créer une situation de violence », a fait savoir Ababacar Fall.
Par ailleurs, Gradec soutient qu’il faut qu’on réforme la gouvernance électorale du pays. « Nous avons un système électoral qui, dans ses fondamentaux, est bon. Donc, ce qui a lieu c’est de voir ce qu’on peut améliorer, rectifier alors aujourd’hui la pratique que nous avons connue et observée sur le terrain. Pour cela, il faudrait un dialogue inclusif et que les acteurs se parlent entre eux, avec l’administration afin de voir quelles sont les réformes qu’il faut apporter à la gouvernance. Cela nous permettra de dépasser les problèmes qu’on connait aujourd’hui notamment la question du fichier électoral ».
Dans cette initiative, la Commission électorale nationale autonome (Cena) se dit prête à accompagner Gradec dans sa lutte contre la violence préélectorale. « C’est vrai, le Sénégal a connu des évènements douloureux. C’est pourquoi on doit tout faire pour pacifier les élections présidentielles de 2024, faire en sorte qu’elles se déroulent en paix ». Sur ce plan, ajoute le Commissaire Diallo, « la CENA ne peut que supporter toute acte posé dans ce sens. Parce que, c’est comme si toutes ces ONG qui travaillent dans ce secteur, travaillent pour la CENA, qui est un acteur ardu du jeu électoral et qui va accompagner ces ONG pour qu’on puisse réellement faire des élections en paix. Donc, vous avez l’appui de la Cena ».
Maderpost / Sud quotidien