Des populations de Popenguine, des acteurs culturels, des élus territoriaux et des officiels ont rendu samedi un vibrant hommage au cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa, à l’occasion du premier festival culturel de Popenguine (Mbour, Ouest), pour son engagement au service du cinéma et de la culture, a constaté l’APS.
FESTIVAL – Popenguine Ndayane abrite depuis vendredi un festival culturel trois jours, initié par la municipalité de la commune éponyme.
« Moussa Sène est un acteur culturel et cinéaste connu dans le monde. Il est incontournable, surtout dans le domaine du cinéma. C’est pourquoi nous avons décidé de lui rendre hommage par rapport à ses connaissances, pour cette première édition du festival culturel de Popenguine Ndayane », a dit Mamadou Mansour Thiandoum, le maire de Popenguine Ndayane.
M. Thiandoum estime que cet hommage rendu à Moussa Sène Absa, « est une occasion de le remercier pour son implication et sa proximité avec les populations de la commune qui l’ont accueilli et adopté ».
Béne Diogoye Bèye, ancien journaliste culturel à l’Agence de presse sénégalaise (APS) s’est dit fier de l’hommage rendu à un cinéaste de la dimension de Moussa Sène Absa.
« Moussa le mérite, parce qu’il a fait parler de la culture sénégalaise hors de nos frontières et partout dans le monde », a-t-il témoigné.
Cinéaste de renom, Moussa Sène Absa a commencé son art par le théâtre. Il est d’abord comédien sur scène, avant de virer vers la mise en scène au théâtre. Il écrit la pièce « La légende de Ruba », qui devient sa première œuvre en tant que metteur en scène.
Acteur dans les longs métrages « Paris XY » et « Peignoir Noir », respectivement réalisés par Zeka Laplaine et Nicole Ribowski, le cinéaste fait alors ses premiers pas de réalisateur avec son court métrage « Le Prix du Mensonge », en 1988. Un film qui relate l’histoire de deux frères africains qui vivent en région parisienne (France), avec des niveaux de vie et des obstacles plutôt différents.
Il est lauréat du prix de la meilleure photographie au Fespaco en 1997, deux ans après la sortie de cette œuvre. En 2003 aussi, le long métrage « Madame Brouette » est primé au Festival international du film de Berlin avec l’Ours d’Argent.
Pour Maguèye Kassé, professeur critique d’arts, cinéma et arts plastiques, « cet hommage est un prétexte pour lancer la question de la culture au niveau décentralisé ».
Présent à la cérémonie d’hommage, Bakary Sarr, secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, a relevé que « le travail de Moussa Sène Absa et son intégration à Popenguine Ndayane participe à faire de sorte que la communauté s’approprie l’instrument puissant qu’il a pour construire une conscience citoyenne, mais également pour développer les territoires ».
« L’hommage à Moussa Sène Absa Popenguine peut être un centre très attractif à la fois pour le tourisme et la culture, mais également pour fédérer dans le cadre culturel, beaucoup de ressources de notre territoire que sont les ethnies », a expliqué encore Bakary Sarr, soulignant que « ces initiatives participent à relancer la question du cinéma et de tous ses supports ».
L’officiel a aussi rassuré que son département s’inscrit dans ce cadre, en faisant « en sorte que les populations puissent se retrouver dans le nouveau référentiel Vision Sénégal 2050 et ses perspectives ».
Maderpost / Aps