AGRICULTURE– Parmi les obstacles au bon déroulement de la présente campagne, “il y a les problèmes liés au financement des opérateurs”, un frein qui les empêche de “s’engager comme il faut” dans collecte, a dit M. Badiane dans un entretien avec l’APS.
Les problèmes de financement “constituent une contrainte majeure concernant cette présente campagne de commercialisation”, a insisté le directeur du développement rural de Fatick.
“La réalité, c’est que plusieurs opérateurs agréés n’ont pas encore honoré leurs engagements auprès de leurs banques pour pouvoir bénéficier de nouveaux prêts”, a-t-il souligné.
Une situation qui selon lui “ne leur permet pas d’avoir la capacité d’autofinancement nécessaire pour s’engager dans la campagne de collecte de l’arachide”.
“La conséquence immédiate de cette situation est la non fonctionnalité de la plupart des points de collecte attribués aux opérateurs par le CNIA”, le Comité national interprofessionnel de l’arachide, a déploré le DRDR de Fatick.
Seuls 18 points de collecte sont fonctionnels sur les 94 attribués pour la présente campagne 2020-2021, selon le dernier rapport hebdomadaire de la DRDR.
Le document ajoute que seuls 7 opérateurs sont en activité sur 37 opérateurs privés stockeurs (OPS) retenus.
Un autre obstacle est lié à l’annonce du prix consensuel plancher qui a provoqué ’’l’ire des producteurs et de leurs organisations”, selon M. Badiane.
Cela a amené des producteurs à prendre ’’des positions diverses et variées par rapport à l’évacuation des graines au niveau des points de collecte agréés”, une situation qui a-t-il dit a entrainé un ralentissement des transactions commerciales dans les marchés.
L’autre obstacle tient au fait que “beaucoup de producteurs sont plus intéressés par la vente des graines décortiquées en lieu et place des coques”, les marges bénéficiaires à ce niveau étant “largement plus importantes”.
A en croire le directeur du développement rural de Fatick, sur cette base, les producteurs “préfèrent donc conserver leurs récoltes, en attendant les moments favorables pour mettre leurs produits sur les marchés et loumas”.
Il a de même déploré “le nombre insuffisant” d’infrastructures de stockage et de conservation dans les communes par rapport aux opérateurs demandeurs, un point qui ne milite pas non plus en faveur d’un bon déroulement de la campagne de commercialisation arachidière, selon Mamadou Badiane.
“Cela pourrait avoir un impact sur la qualité des graines et semences écrémées du fait des mauvaises conditions de stockage et de conservation dans des lieux aménagés et pas du tout adéquats”, a-t-il souligné.
Pour ce qui est des prix appliqués dans les marchés, le DRDR a fait savoir qu’ils se situent aux environs de “300 CFA et plus”.
“Un état de fait qui a inexorablement ralenti l’élan des producteurs par rapport aux points de collecte officiels où le prix-plancher de 250 francs CFA/kg coque est appliqué”, a commenté le technicien agricole.
S’agissant des huiliers, signale-t-il, ils “risquent de se retrouver dans la même situation” que lors de la campagne 2019-2020, “avec des quantités collectées très en-deçà de leurs objectifs de collecte’’.
Pendant ce temps, “au niveau national, il y a la concurrence des huiles végétales importées par rapport à l’huile raffinée de nos huiliers’’, a relevé le DRDR.
Une concurrence qui, d’après lui, risque de diminuer les marges financières que ces derniers sont en droit d’attendre de la vente de leurs stocks au niveau du marché intérieur.
“Cette situation tant décriée par les huiliers devrait être jugulée par l’Etat, pour sauvegarder davantage notre tissu industriel dans le domaine de la trituration de l’arachide”, a-t-il préconisé.
Maderpost/ APS
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