De Médine à La Mecque: Le calvaire se poursuit pour certains pèlerins sénégalais. L’arrivée à la Mecque n’a pas été de tout repos pour de nombreux pèlerins Sénégalais. Ils continuent d’y vivre un calvaire avec une prise en charge non-satisfaisante alors qu’ils sont en plein dans les rites du pèlerinage.
RELIGION – Partis de Médine pour la Mecque pour les besoins du pèlerinage qu’ils ont débuté, de nombreux Sénégalais venus avec des opérateurs privés vivent un calvaire. Le voyage pour la Mecque, synonyme d’entrée de plain-pied dans le pèlerinage, a été rendu difficile par une organisation tatillonne et une prise en charge peu satisfaisante.
Devant quitter la ville du prophète à 7 heures le samedi dernier, de nombreux pèlerins convoyés par des voyagistes privés n’ont pris leur départ finalement qu’à 11 heures avec des injonctions de montées et de descentes des bus. Pour les organisateurs, il y a eu une confusion dans les listes et que chaque pèlerin devait se retrouver dans le bus où se trouve son passeport.
Après plus d’une demi-heure, le convoi de bus atteignait Bir Ali, lieu de sacralisation et de confirmation de l’intention d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam. Les deux rakkas effectués, vêtus de deux étoffes de tissu, les pèlerins répétaient déjà, à l’infini, la formule usuelle « labbaykallahoumma labbayk, labbayka la charika lak labbayk, innalhamda wa ni’mata laka wal moulk, la charika lak » (Me voici Ô Allah, je réponds à ton appel. Tu n’as pas d’associé, me voici. La louange et la grâce t’appartiennent ainsi que la royauté. Tu n’as pas d’associé).
La dernière escale sera mise à profit pour les deux prières de l’après-midi et le déjeuner. L’arrivée à la Mecque, à 19 heures, sera ralentie par de nombreux bouchons et des vérifications.
L’intransigeance des autorités contre les non-détenteurs de visa pèlerin voulant profiter du moment pour accomplir le pilier de l’Islam sera mise à toute épreuve. Et avant même de descendre des bus les pèlerins se voyaient doter de nouveaux badges et d’un bracelet de couleur rose pour l’accès à l’hôtel et l’identification. Un autre bracelet, de couleur jaune, devait leur être remis pour l’accès au restaurant.
La joie d’atteindre la Mecque sera refrénée par la longue attente de plus d’une heure avant que certains ne puissent descendre des bus dans la frénésie nocturne qui s’est emparée de la ville avec le rush de pèlerins visibles de partout aux alentours de la Kaaba.
Non-respect du contrat
Le calvaire se poursuivait avec la non-disponibilité de chambres pour de nombreux pèlerins. Les voyagistes brillaient encore par leur absence et le manque d’informations. Si certains ont pu entrer en possession de leurs chambres, d’autres sont restés plus de trois heures après leur arrivée sans trouver de point de chute.
Les voyagistes expliquaient que leurs partenaires saoudiens, hôteliers, n’avaient pas respecté leur part du contrat. Ce qui expliquait que de nombreux autres pèlerins aient été transférés dans un autre hôtel voisin. Il fallait récupérer les bagages et diner pour envisager un léger sommeil récupérateur.
Pour la plupart, il n’était plus envisagé, avec la fatigue, d’aller nuitamment à la Kaaba pour la deuxième épreuve du pèlerinage : sept circumambulations de la Maison sacrée, les deux unités de prières et le parcours entre Safa et Marwa. Il n’y avait plus de diner pour permettre de se recharger les accus et ainsi se livrer au rituel. Il fallait dormir où se débrouiller soi-même.
Le petit-déjeuner arrivé, au petit jour, à point nommé. Une autre surprise de taille attendait les pèlerins après les épreuves de la deuxième journée : les restaurateurs leur font savoir qu’ils n’avaient pas droit à une pension complète. Ils n’avaient pas droit au déjeuner. Pour la pension complète, il faut avoir un bracelet tout rouge.
La faute, toujours aux partenaires saoudiens qui auraient modifié les termes du contrat. Et que les voyagistes, appuyés par le Délégué général, « s’attelaient à trouver des solutions aux problèmes », d’après un membre d’une des structures privées qui étaient peu visibles. Des heures plus tard, des barquettes de riz aux poissons ont été distribués à certains pèlerins qui priaient pour une solution définitive aux difficultés qu’ils connaissent depuis Dakar.
Maderpost / Le Soleil