Se prononçant sur Radio France international (RFI) sur la grâce qu’il pourrait accorder à l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall, le Président Macky Sall a laissé entendre selon le journaliste Bacary Domingo Mané que la liberté de Khalifa ne dépend que de sa volonté.
COMMUNICATION – La déclaration du président sénégalais selon laquelle la libération de l’ancien maire dépend de son bon “désir” et sa “volonté”, est considérée par le journaliste et analyste politique Bacary Domingo Mané comme une piètre communication. “Le président a été maladroit dans sa communication. Il n’a pas pris en compte le contexte”, relève M. Mané.
En tenant une telle posture, le président rejoint selon le journaliste, “une partie de l’opinion (qui) pense que c’est purement politique.”
“Alors si, dans ce contexte-là, il dit : pour ce qui est de la grâce, ça relève de ma volonté ou du désir, là ça pose problème. Dans ce cas, tu mets en avant ce qu’on appelle la communication émotive, parce que quand tu parles de désir, ça n’a rien à voir avec la rationalité’’, a-t-il déclaré-t-il au micro de Zik Fm.
L’analyste politique, dans son raisonnement, se pose même la question de savoir : “Est-ce que le président ne l’a pas fait exprès, en sachant que ça va faire l’objet de commentaires, histoire d’étouffer les critiques sur ses vacances ?”.
Considérant la décision du président de la République de procéder à la suppression du Premier ministre après sa victoire au premier tour de la présidentielle en février 2019, Maderpost, qui relève que le même Président Sall n’a pas procédé au renforcement de la séparation des pouvoirs afin de ne pouvoir dissoudre l’Assemblée nationale et que celle-ci ne puisse en retour mettre en cause la responsabilité du gouvernement qu’il dirige directement en régnant unilatéralement, se demande si la charge de la fonction ne souffre pas des postures du même Macky Sall.
Il est à se demander si le Président Sall est à l’aise quand il s’exprime face aux médias internationaux. Garde-t-il sa sérénité ?
La question se pose dans la mesure où il paraît être à cran, pour ne pas dire nerveux, au point de laisser entendre qu’il est en définitive le seul patron à bord du Sénégal et que les autres n’ont qu’à se mettre au pas.
Si une partie d’observateurs, voire l’opinion, redoutait que l’emprisonnement du désormais ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, était d’abord une affaire politique, ils n’auront pas de tort de le croire fermement maintenant.
Maderpost