Le président de la République a déclaré jeudi considérer la terre comme la ressource qui engendre le plus de conflits au Sénégal, au vu des nombreux litiges fonciers qui lui parviennent.
FONCIER – “Nous devons [nous atteler] à la gestion de la question sensible du foncier. C’est le sujet qui fâche. C’est un sujet que nous devons aborder, et sérieusement. Je peux vous dire, en tant que président de la République, que la question foncière reste le plus gros risque de conflit dans ce pays”, a déclaré Macky Sall.
En dirigeant les travaux de la Journée nationale de la décentralisation (JND), à Diamniadio (ouest), le chef de l’Etat a dit recevoir “au quotidien 20 à 50 dossiers brûlants” portant sur des litiges fonciers.
Il faut, en raison de la complexité de la gestion des terres, concilier “tradition et modernité”, mais aussi “les besoins locaux et les intérêts nationaux”, a-t-il ajouté, affirmant que le décret pris en septembre dernier, concernant l’affectation et la désaffectation des terres du domaine national, va dans ce sens.
Macky Sall a déconseillé aux maires, dont beaucoup prennent part aux travaux de la JND, d’octroyer des terres sans justification valable.
“On vous les a confiées parce que vous êtes des maires”, leur a-t-il dit, les invitant à ne pas “prendre les terres de [leur] commune”, pour “les distribuer au premier venu”.
“On ne peut pas (…) laisser durer cette situation”, a insisté le président de la République en parlant du bradage du patrimoine foncier des collectivités territoriales.
Il a exhorté ces dernières à “défendre les intérêts de la communauté nationale” et à éviter la “privatisation” du patrimoine foncier national.
“Beaucoup de projets risquent d’être plombés par (…) l’occupation des sols sur des bases qui ne reposent sur rien du tout”, a averti Macky Sall.
“Il est vraiment temps de mettre fin aux abus dans l’attribution des terres du domaine national, tout en facilitant la satisfaction des besoins pour l’agriculture, l’agroindustrie. Je suis déterminé à mettre fin à cette spéculation foncière…”, a-t-il insisté.
Maderpost / Aps