Le ministre des Forcés armées, Sidiki Kaba, a présidé mardi la cérémonie officielle marquant le démarrage de la première promotion du cours supérieur de guerre, dans le cadre de la volonté du commandement de former ‘’localement’’ l’élite militaire, a constaté l’APS.
MILITAIRE – Cette initiative ‘’s’inscrit dans le cadre global de la mise sur pied de l’Institut de défense du Sénégal pour répondre aux multiples défis sécuritaires qui se posent avec acuité dans nos sociétés actuelles’’, a déclaré le ministre des Forces armées.
Il présidait la cérémonie officielle d’ouverture de la première session de ce cours supérieur de guerre, en présence de plusieurs hauts responsables militaires.
Cette école de guerre, qui a pour vocation de devenir un ‘’creuset de formation des cadres supérieurs’’, est l’une des composantes de l’Institut de défense du Sénégal. Ce dernier réunira trois entités : une école d’état-major, une école supérieure de guerre et un centre de doctrine, a rappelé M. Kaba.
La première promotion comprend 10 auditeurs stagiaires venus de différents corps des armées, a-t-il précisé.
Sidiki Kaba estime qu’avec cette innovation, ‘’le Sénégal s’inscrit dorénavant dans la grande lignée des pays qui forment leurs cadres militaires à la conception et à la planification stratégiques’’.
Cela procure, à plus d’un titre, ‘’un avantage comparatif majeur pour une meilleure prise en compte des problématiques propres à nos réalités politiques, économiques et socioculturelles’’, a-t-il souligné.
Le ministre des Forces armées, relevant que la criminalité organisée et le terrorisme ont fini de trouver un ‘’terreau favorable à leur prolifération dans une région minée par de nombreuses vulnérabilités et objet de diverses convoitises’’, invite les Etats concernés à adopter une ‘’approche holistique et anticipative’’ de cette problématique.
Cela permettrait, selon lui, de ‘’bien apprécier la situation’’ et de ‘’prendre les bonnes décisions’’ pour ‘’planifier’’ et ‘’conduire’’ les opérations.
Sidiki Kaba a par ailleurs convié les autorités militaires et les responsables de l’enseignement militaire supérieur à ‘’veiller jalousement à ce que nos cadres militaires soient bien formés à ces outils d’analyse et d’aide à la prise de décision’’.
De cette manière, les structures de défense du pays s’inscriraient ‘’de manière résolue dans l’anticipation précoce, pour une meilleure protection des populations et leurs biens, ainsi que des intérêts stratégiques de notre pays et de ses partenaires’’.
Le ministre des Forces armées, disant mesurer la tâche qui attend les officiers chargés de diriger cette école de guerre, a assuré à ces derniers qu’ils auront le soutien matériel et humain des plus hautes autorités, pour la réussite de cette première session dont l’issue déterminera la suite à donner à ce projet.
Le directeur de l’Ecole supérieure de guerre, le colonel Ousmane Aly Kane, s’est réjoui de cette initiative qui devrait à terme, selon lui, permettre ‘’une meilleure prise en charge de la formation des militaires et leur préparation à exercer les responsabilités des états-majors’’.
Il a également insisté sur la nécessité d’un ‘’recentrage’’ des Forces armées sur les réalités africaines, tout en restant ouvert à ce qui se fait ailleurs dans un contexte global marqué par des menaces de toutes sortes.
Le directeur de l’Ecole supérieure de guerre a annoncé que les modules d’enseignement seront axés sur ‘’l’étude et la recherche sur la géostratégie mondiale’’, ainsi que la planification et la conduite de la guerre, ‘’conformément à la politique de défense du Sénégal’’.
Ousmane Aly Kane a aussi fait référence à d’autres modules se rapportant à la compréhension des causes, des formes principales et des transformations récentes de la conflictualité.
Il a de même évoqué un renforcement des auditeurs en langues (français et anglais), à l’écrit comme à l’oral, mais également des cours de développement personnel.
Le colonel Ousmane Aly Kane a en outre invité les auditeurs à développer ‘’la culture de l’excellence et de la camaraderie’’, ainsi que ‘’le sens moral’’.