Le créateur de mode Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel pendant 35 ans, est décédé, ce mardi 19 février. Il serait décédé dans la matinée à l’hôpital où il aurait été admis lundi soir.
NECROLOGIE – La planète de la mode perd une de ses figures bien connue. Le grand couturier allemand Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel qui a régné pendant plus de 60 ans sur le monde de la couture, est décédé ce mardi 19 février. Il était aussi un photographe hors pair. Il entretenait toutefois le mystère sur son âge. Il serait décédé dans la matinée à l’Hôpital américain de Paris, à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine (92) où il aurait été admis en urgence lundi soir. Les raisons de son décès ne sont pas encore connues.
Virginie Viard, son bras droit, va lui succéder à la création des collections, a annoncé Chanel.
Lagerfeld avait vu sa santé considérablement décliner ces dernières semaines, au point de ne pas se présenter pour saluer le public, après le défilé de la collection Printemps-Été 2019. Depuis ses débuts chez Chanel en janvier 1983, le couturier n’avait jamais manqué l’un de ces défilés, ni aucune salutation au public après la présentation de la collection.
Pour plusieurs titres de la presse allemande, s’appuyant sur des documents officiels, celui que l’on surnommait le « Kaiser » ou « King Karl », avait vu le jour le 10 septembre 1933. Il affirmait quant à lui être né en 1935, indiquant que sa « mère avait changé la date », dans une interview à Paris-Match en 2013.
Après une enfance aisée dans la campagne de l’Allemagne nazie, il déménage avec sa mère à Paris dans les années 50. Sa carrière est lancée après qu’il a remporté le premier prix du concours du « Secrétariat international de la laine », ex-æquo avec Yves Saint-Laurent en 1954. Il fait ses débuts chez Balmain puis Patou et Chloé, avant de rejoindre la griffe italienne Fendi, en 1965 et enfin Chanel, en 1983.
Cheveux blancs tenus par un catogan, lunettes noires, hauts cols de chemise amidonnés, doigts couverts de bagues et débit de mitraillette : le couturier allemand à l’allure de marquis rock’n roll était reconnaissable entre tous.
Il a bousculé les codes
Il était à la tête de trois marques (Chanel, Fendi et sa griffe éponyme), mais son nom reste étroitement associé à la maison de la rue Cambon, dont il n’a cessé de bousculer les codes en réinventant les classiques tailleurs de tweed et les sacs matelassés.
Homme de son temps, il signait des défilés aux mises en scène spectaculaires, reconstituant sous la verrière du Grand Palais tantôt une plage plus vraie que nature, tantôt les quais de Seine avec les boîtes de bouquinistes ou une forêt enchantée qui faisaient un tabac sur les réseaux sociaux.
Mannequins stars
Il savait mieux que personne capter l’air du temps. Comme en 2004 quand il avait dessiné une collection pour le géant suédois du prêt-à-porter H&M, une démarche ensuite imitée par de nombreux créateurs.
Boulimique de travail, enchaînant les collections, Karl Lagerfeld avait aussi la passion de la photographie et signait les campagnes Chanel. Il avait aussi le talent de faire émerger des mannequins stars : la Française Inès de la Fressange, qui signe un contrat d’exclusivité avec Chanel en 1983, mais aussi l’Allemande Claudia Schiffer, la Britannique Cara Delevingne ou encore Lily-Rose Depp.
ll les voulait toujours minces malgré les exigeances de plus en plus pressantes en faveur de la diversité. « Personne n’a envie de voir des femmes rondes sur les podiums (…) Ce sont les grosses bonnes femmes assises avec leur paquet de chips devant la télévision qui disent que les mannequins minces sont hideux », lançait-il au magazine allemand Focus en 2009, propos qui avaient suscité une plainte d’une association de défense des personnes rondes.
Sur sa propre mort, il avait aussi, comme sur les autres sujets, une idée bien arrêtée. Questionné par le magazine Numéro s’il voulait des obsèques à la Madeleine comme Johnny Hallyday: « Quelle horreur ! il n’y aura pas d’enterrement. Plutôt mourir ». « Je veux juste disparaître comme les animaux de la forêt vierge », avait-il complété au micro France 3.
Source : Ouest.france