La confirmation du jugement de la Cour d’appel de Saint-Louis par la Cour suprême ce mercredi aux dépens du préfet de Matam par rapport à l’invraisemblable affaire des listes de la coalition Yewi Askan Wi qui avait défrayé la chronique il y a quelques semaines n’est pas pour déplaire à beaucoup de leaders politiques particulièrement de l’opposition et membres de la société civile qui cassaient jusqu’ici du sucre sur le dos de la justice. JUSTICE – Un vent de changement notable dans le traitement des affaires judiciaires aurait-il pris ses quartiers dans le temple de Thémis ? Beaucoup ne s’hasarderaient à dire oui, après que l’Etat a été désapprouvé dans cette affaire invraisemblable de disparition dans la nature des listes Yewi Askan Wi par le fait du mandataire de la coalition à Matam qui non content d’avoir disparu des radars a rejoint le parti du Président Macky Sall se permettant même le luxe de prendre une photo avec lui comme pour narguer ses anciens camarades. Une photo d’autant incompréhensible en termes de communication qu’elle renvoie à une République bananière avec des pratiques d’une autre époque. Fort heureusement, le tribunal de Saint-Louis, la Cour d’appel de la ville et maintenant la Cour suprême ont pris la seule décision qui s’imposait dans cette affaire qui ne grandit pas notre pays. Si l’application aveugle de la loi par le préfet de disqualifier les listes de la coalition Yewi Askan Wi peut se comprendre dans la mesure où il n’a fait qu’appliquer ladite loi et si son appel s’entend également dans la mesure où il veut garder l’honneur sauf l’honneur de sa haute fonction, les décisions de la justice qui la grandissent dans cette affaire montrent aussi qu’elle sait surtout fait appel à l’équité. De ce point de vue, elle se réconcilie avec les hommes pour lesquels elle statue et c’est tout à son honneur surtout dans un contexte tendu, devenu même électrique depuis les émeutes de mars dernier. Dame justice a néanmoins fait ce que l’étique attendait d’elle. C’est la deuxième fois en quelque deux semaines, que la justice sénégalaise tranche et en défaveur de l’Etat. Ce n’est pas assez fréquent. Serait-ce un signal fort qu’envoient les juges ? L’avenir le dira. Retenons qu’avant cette décision de la Cour suprême, le juge des référés du tribunal du commerce de Dakar a pris une décision qui déboutait également l’Etat dans l’affaire de recapitalisation de la Société africaine de raffinage (SAR) au bénéfice de Locafrique qui privilégiait une autre démarche que ladite recapitalisation. Dans les deux traitements des affaires, la justice marque les esprits et accroit la confiance que ne doit perdre en elle. Charles FAYE]]>
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