Un après le report des JO de Tokyo 2020 pour cause de pandémie, le relai de la flamme olympique commence ce jeudi 25 mars. Son départ est donné à une vingtaine de kilomètres de la centrale atomique accidentée de Fukushima, où un tremblement de terre de force 9 sur l’échelle de Richter suivi d’un tsunami géant avait provoqué, il y a dix ans, la fusion des cœurs de trois réacteurs nucléaires.
JEUX OLYMPIQUES/ TOKYO – En choisissant Fukushima pour le coup d’envoi du relai de la flamme olympique, le gouvernement veut montrer au monde la santé recouvrée de la région dévastée par la catastrophe naturelle et l’accident nucléaire.
Mais la plupart des évacués de Fukushima refusent de jouer le jeu des « JO de la reconstruction ». Malgré tous les efforts pour décontaminer la région, même si l’État certifie qu’il n’y a aucun risque pour la santé, seule une minorité des évacués sont revenus y vivre, des personnes âgées. Deux des petites villes les plus proches de la centrale sont condamnées à jamais.
Les évacués sont en train de perdre leurs subventions au logement. Et ils demandent pourquoi dépenser tant d’argent pour les Jeux au lieu de maintenir leurs subventions.
Traversée du Japon en quatre mois
Après son départ de Fukushima, la flamme doit traverser le Japon pendant quatre mois, soit 121 jours au total, avant d’arriver à Tokyo le 23 juillet pour l’ouverture des Jeux. Un parcours sous haute surveillance sanitaire. Le public n’est pas autorisé à assister à la cérémonie de départ du relais pour limiter les risques d’infection. Le nombre de porteurs de la flamme est réduit à 10 000, en 2019 un demi-million de personnes s’étaient portées candidates.
La flamme passe deux jours dans chacun des 47 départements du Japon. Les habitants sont autorisés à assister au passage de la flamme. Mais ils doivent porter des masques : les attroupements, les acclamations sont interdites pour éviter la propagation du coronavirus. Certaines personnalités ou champions sportifs se sont retirés de l’événement, à commencer par le premier porteur de la flamme qui a invoque un problème de santé.
Un manque d’enthousiasme évident
Le relai de la flamme olympique est pourtant censé relancer l’intérêt du public japonais pour les Jeux de Tokyo. C’est un événement planétaire que les Japonais s’apprêtent à recevoir, et leur manque d’enthousiasme est évident. Selon les sondages, 80% d’entre eux préfèrent un nouveau report des Jeux ou leur annulation.
Le gouvernement se dit déterminé à tenir les jeux coûte que coûte. Et ça agace bien des gens dans le pays, comme si les Jeux étaient plus importants que la lutte contre le virus.
Maderpost / Rfi