L’hivernage commence à avoir des impacts négatifs sur le vécu des Sénégalais. Et pour parer à toute éventualité, les ministres en charge de l’Assainissement et de la Lutte contre les Inondations annoncent un vaste dispositif pour prévenir les inondations. Ils ont pris part hier, mardi 25 juillet 2023, à la conférence de presse gouvernementale axée sur les questions de l’heure.
HIVERNAGE – La rencontre du « Gouvernement face à la Presse » d’hier, mardi 25 juillet 2023, a été l’occasion pour les ministres de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et son second chargé de la Prévention et de la Gestion des Inondations, Issakha Diop, de présenter les moyens déployés par l’Etat pour lutter contre les inondations.
Selon Issakha Diop, plusieurs stratégies sont développées pour assurer un bon drainage des eaux. Comme mesures, les autorités en charge de l’Assainissement ont visité les localités où l’Etat intervient pour vérifier l’état d’avancement et se préparer aux éventuelles difficultés.
Selon toujours Issakha Diop, cette campagne leur « a permis de visiter plus de 150 sites, répartis dans plus de 90 communes à l’échelle du territoire, dans les régions de Dakar, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Saint-Louis Sédhiou ». La réponse du gouvernement au fléau des inondations c’est aussi la réalisation de plusieurs ouvrages d’assainissement, notamment dans la banlieue. Dans ce programme, les autorités ont misé aussi sur, « l’anticipation dans les zones à haut risque d’inondations de l’année 2022 », soutiennent-elle.
MALGRE LE PROGRAMME SPECIAL 23 MILLIARDS ET AUTRES DISPOSITIFS, L’ETAT NE GARANTIT PAS « ZERO INONDATION » A TOUBA
A Touba, une zone touchée par les inondations, le gouvernement développe un programme de plusieurs milliards. « Il y a un programme spécial de 23 milliards ; mais il ne couvre pas tout le territoire de Touba. Ça va concerner deux bassins versant 3 et 5. Ce projet de 23 milliards dont l’Office national de l’assainissement du Sénégal, (Onas) est le Maître d’exécution, il y a un rythme d’exécution des travaux très satisfaisants. Pour la partie qui doit concerner Keur Niang, il y a un renforcement du bassin. Les eaux de la partie la plus touchée par les inondations à Touba sont rejetées à Keur Niang », rappelle Issakha Diop.
A Touba, il est prévu, en outre, un drainage des eaux vers la station de Guelamou. « L’autre côté, à partir Guiranéne, qui était aussi une zone très impactée, on a construit de grands dalots de 3 m de hauteur et 2 m de largeur qui vont permettre de mettre une grande partie de Nguranéne hors d’eau. Les eaux vont arriver à la station de Ngélamou, qu’on va construire très bientôt. Mais il y aura un dispositif transitoire. On va mettre un dispositif de pompage pour pomper les eaux vers Keur Kabb, qui dispose d’un bassin de 4 ha, et à terme 60 ha, qui va donner le plus grand bassin du Sénégal ». Seulement, malgré le dispositif, Serigne Mbaye Thiam et son collègue ne garantissent pas « zéro inondation » à Touba.
Dans la capitale Dakar et sa région, des dispositifs de pompage sont aussi prévus autour du tracé du Train express régional (Ter), le Centre de santé Philipe Senghor, la Cité Belle Vue. Aussi un assainissement des eaux usées et eaux pluviales est prévu à Fatick. Issakha Diop informe qu’à la date du 24 juillet, ce sont 54 sites de pompages qui ont été répertoriés et pris en charge par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp) : les 42 ont été traités et libérés, 4 sont en cours de traitement et 6 sont en attente.
SECHERESSE ET AUTRES FACTEURS : LA SUPERFICIE DU LAC ROSE S’EST RETRECIE DE 15 KM2 A 4 KM2
Le Lac Rose se meurt et perd sa coloration. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, l’explique par un ruissellement des eaux de pluies. « L’année dernière, on a eu une grande quantité d’eau qui est allée vers le lac. Quand on parle de lac, il y a toujours un écoulement naturel sur la base de bassins versant qui va vers ce lac. C’est comme ça qu’un lac est alimenté. Le Lac Rose recueille les eaux du bassin versant de Kounoune et ceux de Ndiass qui passent par Bambilor, Sangalkam et qui se rejoignent vers la Cité Tawfekh, pour aller au Lac Rose. Les importantes pluies de l’année dernière ont impacté le lac », a expliqué Serigne Mbaye Thiam.
Par ailleurs, il signale que, « le Lac Rose, à l’origine, avait une superficie de 15 km2. Et, ces dernières années, il s’est retrouvé avec 4 km2. Il s’est rétréci au fil du temps, à cause de plusieurs facteurs dont les périodes de sécheresse que nous vécues », souligne-t-il.
DES PRIVÉS ONT CÉDÉ UNE PARTIE DE LEURS TERRES POUR LA CONSTRUCTION DE 7 BASSINS DE RÉTENTION
Suite à une rencontre voulue par le président de la République, Macky Sall, le gouvernement a initié un programme pour essayer de restaurer le lac. « La semaine dernière, le gouverneur a tenu une réunion et les mesures qui ont été décidées sont en train d’être mises en œuvre. Nous avons un titre foncier d’un privé qui fait 43 ha ; il a accepté de donner 2 ha. Nous sommes en train de faire deux bassins de rétention d’un ha chacun ; ce qui permettra de ne pas déverser les eaux de pluie dans le lac, mais de les retenir dans ces deux bassins. Nous avons aussi, dans le cadre d’un accord avec la base marine française qui a là-bas un terrain, (prévu) la réalisation de trois bassins au cœur de la base marine ».
Selon toujours Serigne Mbaye Thiam, « le Génie militaire est en train, actuellement, de réaliser les bassins prévus dans la base militaire. Sur les trois bassins, un a été réalisé à la date d’hier. Nous avons contacté Ahmed Khalifa Niasse qui a là-bas un terrain à Niague et les services l’ont visité. On y prévoit la construction de deux bassins, ce qui fera un total de 7 bassins qui vont permettre de diminuer la quantité d’eau qui va au Lac Rose ».
Maderpost / Sud quotidien.sn