Une thèse ne peut être vraie et fausse à la fois, elle est donc l’une ou l’autre. Cependant, nous pouvons la croire fausse quand elle est vraie, et vraie quand elle est fausse.
TRIBUNE – C’est donc notre perception qui peut être vraie ou fausse et non pas la réalité qui est intangible. Dans ce qu’il est convenu d’appeler une crise institutionnelle avec les soupçons de corruption portés par le PDS sur deux juges du Conseil constitutionnel et qui ont abouti à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, il est difficile, voire impossible, de distinguer le vrai du faux. Surtout si l’on se situe du côté des accusateurs, c’est-à-dire le PDS, soutenu dans cette sordide entreprise par Benno Bokk Yakaar. Mieux encore, l’analyse pourrait déboucher sur l’absurdité selon laquelle ce qui est vrai est en même temps faux. Si les juges étaient effectivement corrompus par le Premier ministre Amadou BA, candidat de Benno Bokk Yakaar, on pourrait raisonner à partir d’un syllogisme de droit selon lequel : Majeure Tout corrupteur doit être sanctionné. Mineure Amadou Ba est un corrupteur. Conclusion Donc Amadou BA doit être sanctionné. Qu’est-ce qui peut justifier la culpabilité d’Amadou BA ? L’existence de preuves irréfutables expliquerait sans doute la célérité avec laquelle l’Assemblée nationale a traité cette affaire gravissime en demandant promptement l’avis du Président de la République pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Le Président prend acte et toutes les procédures sont mises en branle pour déboucher sur la mise en place de la commission. Conclusion : sanction Le Président prend un décret qui donne un coup de frein à la poursuite du processus électoral, ce qui est un désaveu pour son Premier ministre, candidat qui s’était opposé, il y a peu, à tout report de l’élection présidentielle. L’Assemblée nationale devrait, si elle donnait un tant soit peu de crédit aux accusations du PDS, logiquement déposer une motion de censure pour destituer le corrupteur disqualifié pour continuer d’être notre Premier ministre. Si elle ne le fait pas, le Président de la République devrait lui retirer toute confiance. Que nenni ! Non seulement le parlement n’a pas déposé cette motion de censure, mais, plus grave encore, le Président de la République lui-même a lavé son Premier ministre à grande eau en lui renouvelant toute sa confiance à l’occasion du Conseil des ministres du 07 février 2024. Amadou Ba est donc un corrupteur sans l’être vraiment puisqu’il semblerait que les supposées preuves ne sont pas encore mises à la disposition de la commission. Le modus operandi était comment manœuvrer, avec l’appui du PDS, pour servir un os à ronger par le peuple sénégalais et lui faire avaler, durement et difficilement, la pertinence de la thèse du report de l’élection présidentielle qui n’a pas fini de révéler la vérité, rien que la vérité et toute la vérité, notamment sur l’état réel des relations entre le Président et son Premier ministre. Mais comme le dit si bien l’adage : “A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes.” El Hadji Abdou dit Mara WADE Secrétaire national chargé de la Communication du Grand parti Maderpost