Afrikajom Center vient de briser le silence sur la question des parrainages qui domine l’actualité de nos jours. Après s’être offerte un round d’observation, ladite structure fondée par Alioune Tine est d’avis qu’il faut « repenser le parrainage pour sauver le système démocratique sénégalais ». Une position qu’il a donnée dans un communiqué parcouru par Dakaractu, ce dimanche, en émettant une poignée de recommandations. PARRAINAGE – Dans ledit document, invite est faite au gouvernement « d’engager une réflexion collective et globale de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral : à savoir l’administration, la justice, les acteurs politiques, les organes de régulation dont la Cena et le Cnra, la société civile, les médias, pour voir comment améliorer et créer du consensus sur le parrainage ». Mais aussi de « faire de la correction un élément essentiel inhérent au processus électoral des jeunes et fragiles démocraties en construction, en reconnaissant la liberté de candidature comme une liberté fondamentale garantie par la Constitution et les conventions internationales auxquelles le Sénégal est partie. De fait, la régularisation et l’accompagnement des candidats en quête d’éligibilité doit être privilégiée par l’administration électorale ». Ladite structure est d’avis que « l’administration ne doit pas traiter le contentieux électoral et (ni avoir des prérogatives qui lui permettent de) décider de qui doit participer ou non aux élections ». Cette prérogative doit rester du ressort exclusif de la justice », a indiqué Afrikajom Center ». Le fait de livrer ‘’l’information à temps les mandataires et tous les acteurs impliqués dans le processus’’, est aussi du nombre des recommandations faites par Alioune Tine et Cie. Ils demandent également à l’État ‘’d’éviter tout acte susceptible de créer des violences électorales inutiles et généralisées du fait de la mauvaise foi, des manipulations politiciennes, du manque d’impartialité et d’indépendance des acteurs impliqués dans le processus électoral comme candidats, régulateurs, médias, sociétés civiles, etc’’. Ce qui aboutirait « à l’annulation des listes les plus représentatives et les plus légitimes de l’opposition et du pouvoir » Ces recommandations ont été faites, selon ledit document, au regard du caractère non consensuel de la loi sur le parrainage, des controverses, polémiques, incohérences liées à l’application, pour Afrikajom Center, « le parrainage au Sénégal doit absolument être repensé aujourd’hui, surtout quand il vient percuter brutalement notre jeune et fragile système démocratique », a indiqué Alioune Tine qui a relevé que « notre système de parrainage est complexe, aléatoire avec ses contradictions internes et ses incohérences qui rendent difficiles et incompréhensibles sa mise en œuvre par les acteurs, mais surtout les difficultés liées au règlement des contentieux pré-électoraux qu’il engendre ». Et ce en dépit de l’installation d’une Commission ad Hoc pour l’étude du système du parrainage. À cela s’ajoute souvent l’absence de bonne foi des acteurs politiques », regrette Afrikajom Center. Pour cette dernière structure, « les controverses, aujourd’hui, sur la question du parrainage qui opposent les acteurs politiques, les experts électoraux et les constitutionnalistes, si elles sont suivies logiquement aboutiraient à l’annulation des listes les plus représentatives et les plus légitimes de l’opposition et du pouvoir, du moins au regard des résultats des élections passées ». Ce qui, selon lui, serait une catastrophe pour la démocratie sénégalaise, car cela aboutirait à un chaos ou à une disruption du système politique et démocratique du pays. Le dispositif de contrôle des parrainages par la commission de réception des candidatures mise en place par le ministre de l’Intérieur connait plusieurs limites. « À chaque élection nationale, depuis 2019, les conditions dans lesquelles sont recueillies et contrôlées les parrainages suscitent toujours des polémiques, des controverses et parfois des violences verbales et physiques. La première difficulté du parrainage dans le cadre d’une élection, c’est le fait d’être un mécanisme qui ne fait pas consensus au sein des acteurs politiques et de la société civile et perçu comme un filtre qui empêche souvent les moins nantis sur le plan politique de participer aux élections, à l’instar des suffrages censitaires. Ce qui pose objectivement la question du financement des partis politiques et de l’égalité des candidats aux différentes élections », conclut Afrikajom Center. Maderpost / Dakaractu]]>
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