Les signaux deviennent de plus en plus rouge dans le secteur de la presse où des pertes d’emploi importantes sont annoncées ces derniers jours.
PRESSE – La conjoncture socio-économique qui sévit dans le milieu de la presse met plusieurs médias dans une mauvaise posture ayant pour conséquence un gel des activités certaines structures contractantes.
C’est d’abord la section Synpics du Groupe Futurs Médias qui donne le ton. Elle avait observé un port de brassards rouges, le 22 Avril 2024. « Un premier acte du plan d’action élaboré face aux nombreuses violations des droits minimas des travailleurs » dénonçaient Mouhamed Alimou Ba, le Secrétaire Général de ladite section et compagnie.
D’ailleurs ces syndicalistes avaient prévu de déposer « incessamment » un préavis de grève pour réclamer la résolution définitive de la plateforme revendicative qui s’articule autour de sept points.
Vingt-quatre heures après, la section Sympics de nos confrères du groupe E-Media a emboité le pas aux confrères de Gfm en décrétant 72h de grève virtuelle pour alerter l’opinion sur les difficultés que « vivent les agents » notamment « un cumul de retard des salaires ».
Ces deux mouvements d’humeurs renseignent de la situation tendue des finances de certaines maisons de presse.
Une situation qui avait valu à l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, d’éponger la dette fiscale des entreprises de presse du Sénégal estimée à plus de 40 milliards de francs CFA.
Le nouveau ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, avait annoncé, dès sa prise de fonction une réforme du secteur de l’audiovisuel et une plus grande vulgarisation du numérique. « Réformer pour le remettre au cœur et au service des sénégalais » avait-il insisté.
Va-t-on alors vers un renforcement de organes du gouvernement (RTS, RSI, Le Soleil et l’APS) au détriment de la presse privée ? C’est quoi le projet de cette réforme ? Espérons qu’il ne s’agit pas d’une volonté d’étouffer la presse privée libre pour laisser libre cours aux médias publics.
En tout cas, depuis l’arrivée de ce nouveau régime, le constat est le même, la RTS semble reprendre du poil en terme d’audience.
Il appartient ainsi à la presse privée de se tenir débout, d’abord en étant en règle avec la fiscalité, de ne pas beaucoup dépendre des subventions du gouvernement pour subsister.
L’indépendance de la presse commence par l’économie, les finances. En attendant de voire plus claire dans cette réforme annoncée, il ne sera jamais assez de rappeler que la presse constitue un quatrième pouvoir même si ce pouvoir s’effrite de plus en plus au détriment des réseaux sociaux.
Maderpost / Mamadou Ba